
En seize ans, elle aurait amassé près d’un million d’euros en ne travaillant pas. En effet, comme l’a repéré Ouest-France dans le journal allemand Bild, une enseignante allemande a touché l’intégralité de son salaire de 2009 à 2025 alors qu’elle se trouvait en arrêt maladie. Mais si l’affaire fait autant polémique outre-Rhin, c’est parce que cette professeure de biologie et de géographie, qualifiée de «fantôme», a sans cesse renouvelé ses arrêts pour des affections chroniques et des problèmes psychologiques sans que cela n’éveille le moindre soupçon.
Arrivée dans le lycée professionnel Berufskolleg (à Wesel) en 2003, l’enseignante n’aura donc exercé… que six ans. Par la suite, elle ne sera jamais revenue enseigner devant les lycéens, indique la presse allemande. En Allemagne il existe pourtant des contrôles après trois mois d’absence pour justifier de la validité d’un arrêt. Mais là encore, aucun contrôle n’a été effectué. C’est donc de cette façon que la professeure a échappé aux radars pendant seize ans. Jusqu’à ce qu’en 2024, un audit interne ne mette en évidence son cas. Même l’ancien directeur n’avait pas eu connaissance de l’existence de ladite salariée.
A-t-elle exercé un autre métier pendant ses arrêts maladie ?
Une situation qualifiée de «singulière» qui a donc abouti à une enquête plus approfondie, et son employeur, le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a souhaité mener un nouvel examen médical pour déterminer si la professeure était toujours malade. Selon nos confrères, non seulement cette dernière a refusé, mais elle a décidé de poursuivre en justice la région. Trop ambitieuse ? Les recours qu’elle avait déposés ayant été rejetés, elle devra se soumettre à un nouvel examen médical.
Toutefois, même si elle est déclarée apte, il semble compliqué aujourd’hui pour la justice de déterminer si elle a fraudé pendant tant d’années ou si elle était vraiment malade. Certes, son patrimoine, à l’image de ses deux appartements achetés à Duisbourg, peut interpeller, mais est-ce une preuve ?
Toutefois, Bild indique que le dossier pourrait rebondir dans la mesure où un autre élément a refait surface. Le nom de cette professeure apparaît sur internet comme étant affilié à un cabinet de naturopathe. A-t-elle travaillé pendant ses arrêts maladie successifs ? En avait-elle le droit ? Autant d’éléments sur lesquels elle devra s’expliquer.



















