C’est un sujet brûlant, qui préoccupe l'exécutif. Lors des débats sur le projet de loi d’approbation des comptes 2024 de la sécurité sociale, la ministre chargée des comptes publics Amélie de Montchalin avait déploré que les dépenses liées aux arrêts maladie atteignent 17 milliards d’euros en 2024, contre 12 milliards en 2019, soit une hausse de plus de 40 %. Le 15 juillet dernier, alors qu’il présentait son fameux plan de redressement des finances publiques, le premier ministre François Bayrou a lui aussi appelé à la maîtrise des dépenses publiques, qui passe «par la maîtrise des dépenses sociales». Dans le viseur du chef du gouvernement, les arrêts de travail longue durée. «Il faut mettre fin à la dérive des arrêts maladie», a-t-il déclaré.

C’est dans dans ce contexte que le groupe VYV, premier acteur de l'assurance santé en France, a publié jeudi 17 juillet son baromètre annuel des arrêts de travail. L'enquête s'appuie notamment sur les réponses de 751 directeurs et responsables RH ainsi que sur celles de 414 managers, travaillant dans des entreprises de 20 salariés ou plus. Mais également sur les données anonymisées des Déclarations Sociales Nominatives (DSN), provenant d’un portefeuille de 1,5 million de salariés du privé.

Les salariés arrêtés 39,5 jours en moyenne

Premier enseignement de l’étude, le taux d'absentéisme dans les entreprises du privé est resté stable en 2024 par rapport à l’année précédente, mais demeure nettement supérieur aux niveaux d’avant la crise sanitaire. Le taux d'absentéisme moyen atteignait ainsi 5,2% en moyenne en 2024 contre seulement 4,4% en 2019. «Plus de cinq ans après le début de la crise sanitaire, les arrêts de travail continuent d’impacter de manière significative les entreprises et les administrations, dans un marché de l’emploi sous tension, explique Agnès Riu, directrice Prévoyance du Groupe VYV. Cette situation pose des défis importants, tant pour les employeurs que pour les travailleurs, notamment en matière de gestion des arrêts prolongés et de retour à l’emploi.»

De plus, l’étude met en exergue un phénomène inquiétant, à savoir l'augmentation des arrêts de travail longue durée. En effet, la durée moyenne des arrêts de travail atteignait 39,5 jours en 2024, soit une hausse de 1,4 jour sur un an. Cette hausse des arrêts de travail longue durée concerne tous les salariés, quelle que soit la tranche d'âge. A noter que la part des salariés qui ont été en arrêt de travail au moins une fois dans l’année en 2024 atteint 33%, soit un salarié du privé sur trois. Un chiffre stable par rapport à l’année précédente. Pour terminer, précisons que le nombre moyen d'arrêts de travail parmi les salariés arrêtés au moins une fois dans l’année atteignait 1,8 en 2024.