Mardi 15 juillet, François Bayrou a présenté son plan d’économies. Et celui-ci n’en finit pas de faire réagir. La raison : le Premier ministre vise 40 milliards d’euros d’économies pour ramener le déficit à 4,6% du PIB. Un plan de «spoliation» selon Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement national.

«Dans les 43 milliards d’économies annoncés, 20 milliards sont en fait des dépenses virtuelles qui auraient été engagées si l’État n’était pas intervenu», a accusé le député RN. Selon lui, une fois ces mesures retirées, seuls 23 milliards d’euros restent en jeu, dont à peine 2 milliards relèveraient de véritables économies sur les dépenses de l’État. «Le reste, ce sont 18 milliards de taxes, de prélèvements», a-t-il déclaré.

La fin du 8 mai et du lundi de Pâques dans le viseur

Ce qui a particulièrement fait bondir les rangs du RN, c’est une proposition contenue dans le second volet du plan gouvernemental, «En avant la production» : la suppression de deux jours fériés. François Bayrou a suggéré de retirer le lundi de Pâques et le 8 mai de la liste de jours fériés, pour «faire travailler toute la nation davantage» et générer «plusieurs milliards d’euros» pour l’État. Cette mesure ramènerait donc à neuf le nombre de jours fériés en France, et placerait le pays en queue de peloton en Europe dans le classement du nombre des jours fériés par an. Si elle était adoptée, la France rejoindrait donc le Danemark, mais aussi l’Irlande et les Pays-Bas, qui partagent ce même seuil minimal.

Le Premier ministre a défendu une réforme «nécessaire» pour réduire le surendettement du pays. Il décrit une situation critique : «La dette s’accroît de 5.000 euros par seconde», a-t-il expliqué, en s’attardant sur l’urgence d’un « plan pluriannuel de retour à l’équilibre » d’ici 2029. Mais pour Jean-Philippe Tanguy, la ligne est claire : «Personne ne considère que travailler deux jours de plus, ce sont des économies faites par l’État.»