
Contestée jusque dans les rangs macronistes et rejetée par une large majorité de Français, selon un sondage Odoxa, la suppression de deux jours fériés reste la mesure phare du plan de François Bayrou pour redresser les comptes publics. Face aux chefs d’entreprise réunis ce jeudi 28 août à Roland-Garros, lors de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF) organisée par le Medef, le Premier ministre a tenu à défendre cette proposition, malgré la polémique.
Appelant à «une prise de conscience des Français» face au risque de surendettement, le Premier ministre a regretté que «au lieu de prendre en considération la nécessité de l’effort, les débats se sont concentrés sur les mesures, par exemple les jours fériés que j’ai proposé de transformer pour deux d’entre eux en journées d’activité pour le pays». «Pour vous donner la mesure de ce débat, sur les 44 milliards nécessaires, les jours fériés c’est un peu plus de 4 milliards», a-t-il indiqué, avant d’ajouter : «Si quelqu’un pense qu’on peut chercher d’autres jours fériés, d’autres moyens, je suis ouvert à la discussion, mais je suis de ceux qui pensent qu’on n’exagère pas en estimant que le mois de mai, où l’on vole de point en pont, est le mois le moins travaillé de l’année.»
«La sauvegarde du pays»
Le chef du gouvernement a enfin averti que cette réforme ne pourra réussir sans un large soutien populaire. «Une politique nécessaire, urgente ne peut pas se mettre en place si les Français n’en partagent pas la nécessité. Sans ça, c’est l’épreuve de force, avec la stigmatisation, la mise en accusation des responsables accusés de défendre des intérêts particuliers, par exemple ceux du patronat ou des riches. Alors qu’il s’agit de la sauvegarde du pays, alors qu’il s’agit purement, simplement et élémentairement de la sauvegarde du pays», a-t-il martelé.
François Bayrou a également dénoncé les divisions alimentées par ce débat : «Je n’accepte pas que cette sauvegarde soit transformée en guerre du haut contre le bas, des pouvoirs contre les Français». Et de conclure : «C’est cet impératif de prise de conscience qui fait que la cohésion du pays permet seul l’effort partagé qui m’a conduit à la décision que vous savez et qui sera tranchée le 8 septembre».


















