
Alors que le contrôle des demandeurs d'emploi pourrait être prochainement durci, nombre d'entre eux appellent, surtout, à un meilleur accompagnement dans leurs recherches. Certaines situations laissent, en effet, perplexes, tant le sentiment d'abandon prédomine parfois. C’est notamment le cas pour Jean-Yves*, technicien informatique grand public (réparation, maintenance d'ordinateurs), qui a notamment travaillé pour des enseignes comme Darty, la Fnac ou encore Surcouf.
Sans emploi depuis mars 2024, il se trouve donc sous la responsabilité de France Travail, chargé de le guider dans son projet de réinsertion professionnelle. Un accompagnement qu’il juge inexistant : «Les offres que vous cherchez sont les offres que vous envoie France Travail, dénonce le technicien de formation. Il n’y a aucun accompagnement», assène-t-il.
Des offres d’emploi sans aucun lien avec ses qualifications
Lorsqu’il reçoit des offres d’emploi, ces dernières ne sont en aucune manière en adéquation avec ses compétences : «On m’envoie des offres d’hôtellerie ou de gendarmerie alors que je suis technicien», s’exaspère Jean-Yves. Plus étonnant encore : «France Travail m’a transmis une proposition pour aller au Canada. J’ai aussi reçu des offres pour aller en Europe de l’Est. On n’envoie pas les gens à l’autre bout du monde», s’agace-t-il. Surtout, au vu de sa situation - Jean-Yves approche des 60 ans -, changer de métier ou envisager une mobilité géographique semblent pour lui bien improbables.
Ces offres parfois ubuesques et leur manque de pertinence s'expliquent aisément puisqu'elles sont sélectionnées par … un algorithme. «Il suffit qu’il y ait un seul mot dans votre recherche qui rejoint une offre et vous la recevez, explique-t-il. J’ai mis informatique, résultat : je reçois des offres de réparation de ligne électrique EDF», se désole Jean-Yves.
Des refus en chaîne malgré 30 ans d'expérience
Ne recevant pas d’annonces de la part de son conseiller autres que celles déjà proposées par l'algorithme, il candidate à des offres dans son secteur sur les plateformes de recrutement. Mais sans succès : «Quand je postule à Micromania, on me refuse alors que j’ai 30 ans d’expérience.».
Résigné, Jean-Yves s'est décidé à se positionner pour des métiers éloignés, très éloignés de son profil : «L’autre fois, j’ai postulé à une annonce de vendeur en animalerie», avoue-t-il. Une candidature dont il craint qu’elle finisse, comme beaucoup d’autres, par un refus, en raison de son âge. Et l'horloge tourne pour Jean-Yves, dont les droits au chômage arriveront à leur terme dans quatre mois…
*Le prénom a été modifié


















