Il peut être aussi douloureux de faire son deuil d'un animal que de celui d'un humain. Et on ne laisse jamais à la maison le chagrin ressenti à la perte d'un être cher, on l'emmène partout avec soi, jusqu'à son lieu de travail. La société espagnole Patitas&Co, basée à Madrid, l'a bien compris, et a décidé d'offrir trois jours de congés payés à ses salariés en cas de décès d'un animal de compagnie – chien, chat, rongeur et NAC (nouveaux animaux de compagnie), sans distinction. La fondatrice de l'entreprise, Claudia Cañellas, justifie simplement cette mesure : «C'est très douloureux et je trouve que c'est handicapant d'aller travailler».

Il faut dire que Patitas&Co connaît bien son sujet, précise le média espagnol 3/24 qui a relayé cette information : l'entreprise travaille justement «pour les animaux», puisqu'il s'agit d'un magasin de croquettes. Ses 33 salariés, sensibles à la cause animale, ont «très bien accueilli» cette initiative, souligne Claudia Cañellas. Cette dernière affirme que d'autres chefs d'entreprises l'ont même sollicitée afin d'appliquer eux aussi cette mesure pour leurs employés concernés.

En France, tout reste à faire dans ce domaine

Et en France ? Pour l'heure, seules certaines entreprises ou associations du secteur animalier ont sauté le pas. La SPA offre ainsi la possibilité à ses salariés de poser un jour supplémentaire de congé par an en cas de décès de leur animal, à condition de présenter le certificat de décès délivré par le vétérinaire. Les entreprises Wamiz ou Santévet l'ont également adopté. Mais la loi française ne prévoit pas de congé pour la perte d'un compagnon à deux pattes ou quatre pattes (ou nageoires !) Tout reste donc à faire dans ce domaine.

La demande est pourtant bien réelle : un rapport de l’association «Au Revoir Compagnon» souligne que 59 % des personnes endeuillées ne se sentent pas soutenues par leur employeur, et 52 % souhaiteraient pouvoir bénéficier d’un congé en cas de perte d’un animal. Le document liste, en outre, les lourdes répercussions du deuil d'un animal sur le plan psychologique et au travail  : troubles du sommeil, baisse de concentration, stress, voire épuisement physique.