
Refuser une augmentation de salaire ? Cela peut paraître inconcevable, mais certains salariés doivent pourtant se résigner à faire ce choix. En effet, si une hausse de rémunération permet d'accroître son salaire net, elle peut aussi avoir des conséquences négatives si l'on prend en compte le revenu disponible, c'est-à-dire le revenu initial augmenté des prestations sociales reçues et diminué des impôts versés, comme l’explique le site Droit-finances.
Et pour cause, une hausse de salaire peut entraîner une augmentation des cotisations sociales et/ou un dépassement du seuil d'imposition à l'impôt sur le revenu. Selon une récente étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), pour qu’un salarié au Smic à temps plein bénéficie d’une hausse de 100 euros de son revenu disponible, son employeur devra ainsi lui verser 442 euros de plus par mois. Une large partie de cette somme ira dans la forte hausse des cotisations patronales liée à la diminution des allègements pour les bas salaires (212 euros) et la hausse des cotisations salariales (+ 48 euros), précisent nos confrères. Et dans ce cas, le salarié augmenté sera également imposable à l'impôt sur le revenu et sera prélevé à la source de 12 euros par mois.
Baisse ou disparition de la prime d'activité
Mais, cette augmentation entraînera surtout une baisse non négligeable de sa prime d’activité, avec 71 euros de moins par mois. Au final, le salarié ne percevra donc que moins d'un quart de la hausse octroyée par son employeur. Par ailleurs, la Drees révèle également le montant à partir duquel une simple hausse de salaire de 1 euro provoque la disparition totale de la prime d'activité en 2024. L’étude prend l'exemple d'une personne célibataire qui perçoit 15 euros de prime d'activité chaque mois, montant minimal versé par la CAF pour cette aide.
Selon le rapport de la Drees, le revenu maximal qu’il doit toucher pour percevoir la prime d'activité est évalué à 2 013 euros par mois. Ainsi, à partir de ce montant, une simple hausse de salaire de 1 euro provoque la suppression de la prime d'activité, soit 15 euros en moins par mois. Et la prime d'activité n'est pas la seule aide de la CAF exposée à ce type d'effet de seuil, souligne Droit-finances, qui évoque notamment la prestation d'accueil du jeune enfant (Paje) ou l'allocation de rentrée scolaire (ARS).


















