Lorsque Boem Box, entreprise de Fougueyrolles (Dordogne), vantait ses piscines au design industriel, elle séduisait une clientèle éparpillée dans toute la France. Mais pour certains, rencontrés par les journalistes de Sud-Ouest, l'expérience s'est soldée par un gouffre financier. Un habitant du Lot-et-Garonne raconte avoir reçu son bassin dès la première année, en 2022, «impeccable», avant qu'une fuite ne fasse tout tomber à l'eau quelques mois plus tard. «La piscine a tourné deux mois et une fissure est apparue. Depuis, elle est inutilisable. J'ai déboursé 21 000 euros», témoigne-t-il, expertise à l'appui. D'autres pointent la présence de «très nombreux points de rouille» ou un «manque de gelcoat» sur les parois, rendant les installations inutilisables après peu de temps.

Plusieurs clients déplorant des problèmes techniques parfois graves estiment avoir été trompés sur la solidité des garanties. Un consommateur affirme que la société lui a fourni une attestation de garantie décennale frauduleuse et a porté plainte pour «faux et usage de faux». Un couple de Néerlandais installé dans le Lot-et-Garonne assure avoir reçu «de fausses promesses» pendant des mois avant de renoncer à toute action judiciaire, faute de pouvoir joindre le dirigeant, Jérémy Gauwain. L'homme n'a d'ailleurs pas répondu non plus aux sollicitations de Sud Ouest.

Fuites, garanties fantômes et procédures en série

Les clients lésés se sont organisés en collectif pour faire connaître leur situation. Ils évoquent un «véritable combat» pour obtenir des réponses et alertent sur l'impact psychologique de ces mésaventures. Depuis la liquidation de Boem Box en juin, c'est surtout la question du remboursement qui les inquiète : les actifs restants serviront d’abord à régler les dettes envers les salariés, l'Urssaf ou les fournisseurs. Les clients, eux, craignent de ne jamais revoir leur argent.