
Entrée en vigueur en 2019, le dispositif Denormandie a pour objectif de favoriser la remise sur le marché locatif de logements très dégradés, donc délaissés, en offrant une grosse réduction d’impôts aux investisseurs qui y font réaliser les nécessaires travaux de réhabilitation (notamment écoénergétiques). L’accès au dispositif est limité à 507 communes de taille moyenne, mais pour le rendre plus attractif (il a reçu un accueil assez mitigé à son lancement), son périmètre d’investissement a été élargi à davantage de quartiers d’habitation. La liste des travaux admis a aussi été allongée
Quelles zones pour le dispositif Denormandie ?
Quelques centaines seulement de petites et moyennes communes (labellisées «Coeur de ville» ou ayant signé avec l’Etat une convention de revitalisation de leur territoire) sont éligibles au dispositif. A l’image de Béziers, Blois, Chartres, Gien, Tulle, Denain, Vesoul, Melun ou Sedan (liste complète sur le site anct.gouv.fr).
Mais alors qu’en 2022 on ne pouvait investir que dans un logement faisant partie de la commune au sens strict, un décret est récemment venu assouplir la règle : désormais, le Denormandie est aussi accessible aux entrées de villes et aux quartiers de gare situés à la périphérie.
Quel rendement espérer ?
Pas de précipitation toutefois : la rentabilité de l’opération dépendra avant tout de l’existence d’un véritable marché locatif. Or, dans les communes de taille modeste, les risques sont plus nombreux qu’ailleurs : moins-values à la revente si la population tend à diminuer, faible demande locative si le taux de chômage augmente ou si la proche banlieue est saturée de programmes de logements neufs.
Pour éviter la mauvaise affaire, mieux vaut cibler les communes situées à proximité de Paris, où les besoins locatifs sont élevés, comme Corbeil, Evry ou Meaux, ou des villes régionales dynamiques, telles que Niort, Beauvais, Colmar, Pau ou Roubaix, où le rendement après fiscalité peut excéder 4% par an (sans compter la plus-value réalisée lors de la revente du bien).
Quelles sont le contraintes de cet investissement locatif ?
Bénéficier des avantages fiscaux liés au dispositif Denormandie exige de satisfaire à un certain nombre de conditions. D’abord, avoir terminé les travaux de rénovation à la fin de la deuxième année suivant celle de l’acquisition du logement ; ensuite, louer cette habitation (non meublée) dans les douze mois qui suivent l’achèvement du chantier ; enfin, respecter des plafonds de loyer, qui sont situés entre 10 et 20% au-dessous de ceux du marché libre (soit, en 2025, entre 10,15 et 19,51 euros mensuels par mètre carré, selon les régions), et de revenus du locataire (par exemple, 65 691 euros par an pour un couple sans enfant installé en région parisienne).
Liste des travaux d’amélioration du logement ouvrant droit à l’avantage fiscal
Deux types de travaux ont été autorisés par le législateur : ceux relevant d’une rénovation éco-énergétique, laquelle doit alors engendrer une diminution de la consommation d’énergie d’au minimum 30% (20% seulement dans les biens situés dans une copropriété) ; et ceux qui visent à moderniser le logement ou à améliorer son confort de vie, y compris à travers la création de nouvelles pièces, habitables ou non (lire les détails dans le tableau).

(1) Les travaux ayant pour seul objectif de changer la décoration (peinture, papiers peints…) sont exclus. Ils sont admis dès lors qu’ils s’ajoutent à des travaux de réfection sur le bâti. (2) Balcons, loggias, terrasses, vérandas, séchoirs extérieurs au logement, caves d’au moins 2 mètres carrés, garages, combles accessibles. Piscines, aires de jeux et serres sont exclues.
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