Environ 2,8 millions. C'est le nombre de personnes en attente d'un logement social en France, selon une première estimation communiquée ce lundi 12 mai par l’Union sociale pour l’habitat (USH), qui regroupe les bailleurs sociaux. «Nous n'avons pas encore finalisé la comptabilisation des données pour le premier trimestre 2025 mais nous serons largement à 2,8 millions» de demandeurs de HLM, assure Christophe Bellégo, directeur des études économiques et financières de l’USH. «Rien que qu’en janvier et février, il y a eu 70 000 demandeurs supplémentaires au total», soupire Emmanuelle Cosse, présidente de l’USH et ancienne ministre du Logement.

Ce chiffre de 2,8 millions représente un nouveau record après celui de 2,760 millions enregistré fin 2024, qui correspondait à une augmentation de 6% par rapport à 2023. «Cela augmente partout, dans toutes les régions, c'est une tendance que nous observons depuis 2022, qui ne s'arrête pas», ajoute Emmanuelle Cosse. «La région où le nombre de demandeurs de logements sociaux progresse le moins (sur les 12 derniers mois), c'est la Bourgogne-Franche Comté et, même dans cette région où l’offre et la demande de logement sont moins déséquilibrées qu'ailleurs, l’augmentation est tout de même de 3%», souligne la présidente de l’USH.

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Le demandeur de HLM est principalement une personne seule

Cette augmentation «extrêmement rapide» du nombre de demandeurs de logements sociaux, Emmanuelle Cosse l'explique notamment par la difficulté à trouver un logement en location dans le parc privé : «Il n’y a rien à louer !», s’exclame-t-elle. La conséquence de taux de crédit encore supérieurs à 3%, malgré leur baisse quasi continue depuis plus d'un an, qui condamnent nombre de ménages à demeurer locataires. Sans oublier l’interdiction de mise en location des passoires thermiques, qui conduit des bailleurs à retirer leurs biens du marché locatif faute d’avoir les moyens de les rénover.

La typologie des candidats aux HLM n'est pas non plus étrangère à la hausse de la demande de logements sociaux. Séparations et divorces obligent ,«aujourd'hui, le demandeur de logement social est principalement une personne seule ou avec un enfant, ce qui augmente mécaniquement les besoins en HLM», explique Emmanuelle Cosse.