Le 31 mars dernier, un procès en appel, riche en rebondissements, s’est ouvert à Limoges. Il concerne une vaste arnaque à l'isolation à un euro dans laquelle 11 personnes et 8 entreprises sont poursuivies notamment pour escroquerie supposée en bande organisée, association de malfaiteurs, mise en danger de la vie d’autrui et travail dissimulé. Cependant, la plupart des avocats de la défense ont décidé de jeter l’éponge et le procès se poursuit avec un seul prévenu, mis en cause à titre personnel et tant que gérant de l'une des sociétés mises en cause, relate France 3 Nouvelle-Aquitaine.

Cette affaire avait été jugée en juin 2023 par le tribunal correctionnel de Tulle en Corrèze, qui avait prononcé la nullité de la procédure d'enquête. Cette escroquerie d'envergure concerne 1 600 chantiers en Limousin, ainsi que d'autres projets à travers la France. L'enquête a permis d'identifier ces propriétaires entre 2018 et 2020. Parmi eux, 47 ont déposé plainte, tandis que 101 ont signalé des malfaçons et des désordres dans leurs habitations. A présent, ils doivent faire face à des factures de réparations considérables.

Travail dissimulé, non-respect des règles d'hygiène et de sécurité...

Après une succession de rebondissements, notamment autour de la prestation de serment de l’expert, document manquant, puis finalement retrouvé, ce qui a soulevé des soupçons de faux en écriture publique. Les avocats de la défense ont ainsi demandé l’interruption du procès et son renvoi. Mais au-delà des arguments juridiques de la défense, le dossier fait ressortir une nébuleuse de sociétés qui démarchaient les clients pour réaliser des travaux d’isolation chez eux.

L'enquête a mis au jour un réseau supposé de travail dissimulé, de salariés hébergés dans des conditions indignes, travaillant sans respecter les conditions d'hygiène et de sécurité, et effectuant des chantiers non conformes aux normes du dispositif national, précisent nos confrères. Les plaintes des clients évoquent la présence de ponts thermiques, l'absence de joints, un chantier inachevé, ainsi que le non-respect des normes de sécurité entre l’isolation et un conduit de cheminée, ce qui a provoqué un incendie dans une maison en Creuse. Les prévenus encourent jusqu’à 10 ans de prison.

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