
32 degrés à Paris, 34 à Lyon, 36 à Nantes, 37 à Bordeaux… Ce vendredi 20 juin, Météo France avertit d’une «vague de chaleur précoce» sur l’Ouest de la France et même d’une canicule dans les départements du Rhône et de l’Isère. Des températures difficilement supportables pour 55% des Français, en raison «des logements mal isolés, mal ventilés et dépourvus de protections solaires et d’espaces extérieurs» dans lesquels ils vivent, déplorait la Fondation pour le logement (ex-Fondation abbé Pierre) dans une étude publiée l’été dernier.
La Fondation pour le logement présentera, jeudi 26 juin, de nouveaux chiffres sur «la précarité énergétique d'été». Une situation «d’urgence» qui l’a amenée à travailler, avec des députés de différents bords politiques (Ensemble pour la République, Ecologistes, Socialistes, La France Insoumise) sur une proposition de loi visant à accélérer la rénovation des «logements bouilloires», par analogie avec les passoires thermiques, ces logements très mal isolés notés E, F et G sur le diagnostic de performance énergétique (DPE). Ce texte sera déposé à l’Assemblée nationale le 25 juin.
Eclairage LED et ventilateurs de plafond
Alors que la Fondation pour le logement assimilait l’an dernier les logements bouilloires au «degré zéro de l’action publique», la ministre du Logement, Valérie Létard, souhaite faire évoluer le DPE afin qu’il intègre mieux la notion de confort d'été. Le ministère doit formuler des propositions en ce sens au cours de l’été. En attendant, vous regrettez d’avoir encore reporté l’installation d’une climatisation dans votre appartement en raison de son coût. C’est oublier «qu’il existe quelques astuces et travaux simples grâce auxquels nous avons relevé un écart de 7 à 10 degrés entre la température extérieure et celle d’un logement en période estivale», souligne la startup Little Worker, spécialisée dans la rénovation immobilière.
Commencez par le B.A BA, c'est-à-dire par limiter les émissions de chaleur, en particulier celles, très importantes, provenant de l'électroménager. Evitez par exemple de faire tourner lave-linge et lave-vaisselle en plein cagnard à 15 heures ! Et optez pour un éclairage avec des LED (diodes électroluminescentes), qui dégagent moins de chaleur que les ampoules classiques. Vous trouvez désuets les ventilateurs que vos beaux-parents ont installés au plafond de leur salon ? Vous avez tort. «Grâce à ses pâles, le ventilateur de plafond fait monter l'air frais et rafraîchit rapidement la pièce, jusqu'à moins 6 degrés», assure Little Worker, saluant une «solution écologique, peu bruyante et esthétique», ne vous en déplaise.
Canicule : cette solution oubliée rafraîchit votre logement à moindre coût
Occulter les fenêtres
Plus largement, la ventilation, «souvent négligée, permet, grâce à une circulation d’air maîtrisée dans le logement, de réguler l'humidité de l’air et de bénéficier d’un véritable confort durant toute l’année», assure Little Worker. Veillez donc à ce que votre VMC (ventilation mécanique) fonctionne ! Autre mesure pas très compliquée pour dormir au frais si vous vous apprêtez à emménager : «l’éco-conception». Il s’agit tout simplement de prendre garde à ne pas installer votre chambre dans une pièce située plein sud. Et tant pis pour la vue sur le jardin ! Ne faites pas non plus l’impasse sur les rideaux même s’il est aujourd’hui plus tendance d’afficher des fenêtres nues : «L'occultation permet de coincer la chaleur entre le rideau et la vitre», rappelle la start-up. L’occultation, c’est également à l’extérieur : elle aussi spécialisée dans la rénovation énergétique, la société Hello Watt propose «systématiquement» à ses clients la pose de volets.
Concernant les fenêtres mêmes, «opter pour du double vitrage est bénéfique pour conserver les températures intérieures, aussi bien en été qu’en hiver», rappelle Little Worker. On vous l’accorde, il s’agit là de travaux plus onéreux, à envisager peut-être plutôt pour l’été 2026. Idem pour l’isolation des murs et de la toiture, pourtant «cruciale pour maintenir la fraîcheur dans son logement pendant l'été», martèle la start-up.
Isoler avec des matériaux biosourcés
Celle-ci suggère d’investir, «dans la mesure du possible, dans des isolants biosourcés», les plus efficaces pour garantir un déphasage thermique important, c’est-à-dire la durée mise par la chaleur pour traverser un matériau. Plus la chaleur met de temps pour traverser l’isolant, plus le logement reste au frais. Par exemple, la laine de bois garantit huit heures de déphasage, soit deux fois plus que le polystyrène expansé.




















