Manœuvres inédites dans le ciel breton. La base aéronavale de Landivisiau, située dans le Finistère, a accueilli pour la première fois, du 3 au 11 juillet, des F-35B italiens dans le cadre d’un entraînement commun avec les Rafale Marine, indique le site spécialisé The Aviationist ce mercredi 16 juillet. Ce déploiement inédit marque une nouvelle étape dans la coopération militaire franco-italienne et dans l’intégration des avions de 5e génération dans les entraînements de l’aéronautique navale française.

En tout, six F-35B ainsi que quatre AV-8B+ Harrier II italiens ont participé à l’opération. Deux de ces F-35B provenaient du 101e Escadron de l’armée de l’air italienne, tout juste réactivé début juillet, tandis que les autres appartenaient à l’escadron embarqué «Wolves» de la Marine militaire, unité en transition vers une flotte entièrement composée de F-35B. Ce n’est pas la première fois que les Rafale Marine croisent les appareils italiens. En mai 2024, quatre chasseurs français avaient déjà participé à des manœuvres à Grottaglie, dans le sud de l’Italie, dans le cadre des exercices Mare Aperto/Polaris 24, intégrés à l’opération Neptune Strike pilotée par l’Otan.

Vers une interopérabilité accrue

La base de Landivisiau abrite la flottille 12F, qui opère les Rafale M embarqués sur le porte-avions Charles de Gaulle. L’accueil des chasseurs de 5e génération italiens s’inscrit dans une dynamique plus large : celle d’une préparation renforcée à des opérations communes avec les alliés de l’Otan, en particulier dans des contextes où la supériorité technologique devient déterminante. Une vidéo publiée par la Marine nationale montre les équipages français et italiens planifiant puis exécutant ensemble des missions aériennes.

Si les détails précis des scénarios ne sont pas connus, les deux armées évoquent des exercices allant des manœuvres élémentaires aux situations de combat complexe impliquant une collaboration entre avions de 4e et 5e générations. Ces entraînements ont pour but de mettre au point des tactiques communes et de fluidifier les communications entre appareils aux performances différentes. L’objectif est clair : permettre aux forces françaises de pouvoir agir de manière coordonnée aux côtés de partenaires dotés de technologies de dernière génération, que ce soit en Europe ou dans des zones plus lointaines.

Trois objectifs stratégiques

Dans une publication sur Instagram, l’Aéronautique navale française a résumé les enjeux de cet échange : améliorer l’interopérabilité avec les forces alliées, se préparer aux futures opérations aériennes et s’entraîner à des scénarios de haute intensité. Le Groupe Aérien Embarqué se donne ainsi les moyens d’opérer efficacement avec les chasseurs de 5e génération, de plus en plus présents au sein des flottes alliées.

La Marine nationale a salué un moment «charnière» dans sa coopération avec les forces de l’Otan, tandis que la Marine italienne a conclu que cette semaine d’exercices a permis de «renforcer l’intégration entre les trois services engagés» et de se tenir «prêts pour les défis de demain».