
Avis aux fans de donuts ! Après des mois de rumeurs, le leader américain du beignet troué, Dunkin’, passe enfin à l'attaque. Le 14 mai, la marque née en 1950 plantera son drapeau au cœur de Paris, au 19 boulevard Montmartre (2ᵉ arrondissement), avec un flagship de 200 mètres carrés. Quelques jours plus tard, une seconde adresse parisienne sera inaugurée, à la gare Saint Lazare, au 13 rue d'Amsterdam. «Nous sommes attendus et ça fait du bien», confie, en exclusivité à Capital, Jean-Wilfrid Thibault, responsable de Dunkin’ France.
Car au pays du croissant et du pain au chocolat, les donuts commencent à trouver une place de choix dans l’estomac des Français. Selon Sirha Food, le marché français de cette pâtisserie, évalué à 30 millions d’euros en 2023, promet une croissance de 15% par an. «Il y a un intérêt pour la culture pop américaine, alimenté par les séries télévisées. Dans un contexte économique morose, ce petit plaisir gustatif, accessible et réconfortant, cartonne», explique Étienne Sebaux, associé et directeur général chez AlixPartners.
Des donuts vendus entre 2,5 et 3,7 euros l’unité
Pour attaquer le marché français, Dunkin’, racheté en 2020 par l'américain Inspire Brands, a confié son développement à QSRP (Quick Service Restaurants Platform), déjà exploitant en France des chaînes de restauration rapide G La Dalle et O’Tacos. «Nous prévoyons d’ouvrir plusieurs dizaines de boutiques entre 2025 et 2026 à Paris et en Île-de-France avant de partir à l’assaut des autres agglomérations», explique Jean-Wilfrid Thibault. Centres commerciaux, gares, aéroports, centres-villes… Dunkin’ vise large pour appâter la gen Z, ces consommateurs nés entre la fin des années 1990 et le début des années 2010. «Une fois la marque implantée, nous ne nous interdisons pas de nous associer à des partenaires», assure Jean-Wilfrid Thibault
Au menu ? 18 références de donuts (entre 2,5 et 3,7 euros l’unité) fabriqués dans un atelier central à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), pour lesquelles il a parfois fallu concevoir une recette spécifiquement adaptée aux palais français. Mais aussi des boissons, des sandwichs ou encore des cookies. «Nous voulons devenir le coffee shop préféré des Français, et montrer que nous ne faisons pas que des donuts», ajoute le dirigeant. Les consommateurs pourront s’asseoir sur place et profiter d’une connexion wifi. Un positionnement qui n’est pas sans rappeler celui d’un Starbucks et d’un Columbus café…
Krispy Kreme est déjà installé depuis fin 2023
Mais pour Dunkin’, qui vend 60 donuts par seconde dans le monde, la partie est loin d’être gagnée. La marque en est d’ailleurs bien consciente. «Nous arrivons avec beaucoup d’humilité mais on sait qu’il y a une belle opportunité sur le marché français», explique Jean-Wilfrid Thibault. En effet, son rival, l'américain Krispy Kreme, qui a posé ses valises à Paris depuis fin 2023, a déjà commencé à mailler le territoire. Il compte 20 boutiques en Île-de-France, prévoit d’en inaugurer 7 autres d’ici à fin 2025 et de s’installer dans les grandes agglomérations régionales (Marseille, Bordeaux, Lyon…) dès 2026. Après un partenariat noué avec Franprix (groupe Casino), «nous allons nous ouvrir à d’autres enseignes très prochainement», confie Alexandre Maizoué, directeur général de Krispy Kreme Doughnuts France, qui espère s’implanter dans 500 magasins de la grande distribution d’ici à 2030.



















