Comment naissent la plupart des idées ? Des mois, voire des années, à germer pour un jour sortir de terre, de manière faussement spontanément. C’est ce qui se passe pour le projet de départ à New York. Vivre à New York, c’est un rêve d’enfant qui se nourrit au fil des voyages, des films et de séries. En parallèle, Nelly Roos se met sérieusement à la danse à Paris en 2017 et se forme dans différents studio de renom à Paris. Pour compléter sa formation, elle effectue plusieurs voyages aux Etats-Unis, notamment à New York, où elle découvre de nouveaux styles, de nouvelles pédagogies et une énergie qui l’attire. Elle entend dans les couloirs entre deux cours des étudiants français parler d’un programme de formation de plusieurs mois qu’ils suivent actuellement. L’idée continue de prendre forme pendant les mois qui suivent et comme dans chaque projet, la phase d’étude de marché démarre. Nelly échange avec différents professionnels et alumni des différents programmes pour obtenir un maximum d’informations, se renseigne sur les visas et choisit de rejoindre un programme de 3 mois au Broadway Dance Center.


Un choix stratégique, puisqu’il lui offre un cadre structurant mais une flexibilité d’horaire qui lui permet de continuer à travailler à distance pour ses clients français. Ce programme devient son point d’ancrage dans un nouvel écosystème artistique.

Une installation à distance

Lorsque la décision est prise, tout doit être anticipé. Première étape : trouver un logement, à distance, dans une ville comme New York. Nelly passe des soirées entières à comparer les quartiers, les loyers, les durées de transport jusqu’aux studios de danse. Ne pas être sur place multiplie les risques d’arnaques, fréquentes à New York. Avec le décalage horaires, c’est tous les soirs entre 23h et minuit que Nelly décide de passer du temps sur Facetime avec chaque New Yorkais qui propose un appartement décent, à un prix presque pas trop exorbitant. Après de longues recherches, et une bonne dose de stress, Nelly trouve un appartement dans le quartier calme de l’Upper West side en sous-location : un choix qui lui permet de s’assurer des moments de respiration, loin du tumulte du centre, et de pouvoir travailler de chez elle en toute sérénité.

Assurer la continuité de son activité entrepreneuriale en France

Nelly Roos n’est pas seulement danseuse : elle est aussi entrepreneure. En 2020, elle fonde Queen Communication, son agence de communication, et en 2023, Club 22, un concept de soirées mettant en lumière les chorégraphes et les danseurs.

Avant son départ, elle met tout en œuvre pour que ses activités en France puissent continuer à fonctionner. Elle met en place une organisation rigoureuse avec son équipe, formalise les process et prépare ses clients à cette nouvelle dynamique. Ce sont en réalité des années de travail et de création de relation de confiance avec ses clients et ses équipes qui ont posé les jalons pour la réussite de ce projet de nouvelle vie, et qui font qu’elle peut aujourd’hui poursuivre son activité, malgré la distance et le décalage horaire.

Trouver l’équilibre entre travail et danse

À New York, les journées de Nelly sont millimétrées. Les matinées sont dédiées à ses clients français, souvent dès 7h30 du matin, en priorité aux réunions et gestion des urgences. Puis elle enchaîne avec les cours de danse, s’installe avec son ordinateur dans le lobby du studio entre deux cours pour travailler et ainsi de suite. Boulot, danse, boulot, répétition, boulot, tournage,..

Pour tenir ce rythme, elle s’appuie sur une planification rigoureuse et une répartition claire des responsabilités au sein de son équipe. Elle sait quand elle doit être pleinement disponible pour ses clients, et quand se consacrer à son art.

Depuis janvier 2025, Nelly a rejoint sur audition le prestigieux Professional Semester au Broadway Dance Center, un programme consacré aux danseurs professionnels avec un rythme exigeant qui impose près de 30 heures de danse par semaine. C’est un challenge organisationnel d’autant plus important pour Nelly qui a pu roder son rythme depuis près d’un an. Il faut accepter de travailler tôt le matin, tard le soir, et les weekends, mais cela fait partie du deal.

Ce double engagement est exigeant, mais c’est aussi ce qui lui permet de vivre ses rêves et de s’épanouir pleinement.

S’imposer dans un marché ultra-compétitif

New York est à la fois un rêve et un choc. Le niveau est exceptionnel, la concurrence intense. Nelly comprend rapidement qu’il ne suffit pas d’être talentueuse. Il faut se rendre visible, se démarquer, travailler dur, aller chercher les opportunités. Elle ne reste pas dans l’attente : elle les crée.

Elle produit ses premiers film de danse, Swipe in the City, The Kiss et AI&I, projetés au Broadway Dance Center et qui sont sélectionnés pour différents festivals de film. Elle multiplie les collaborations avec des artistes locaux, et prépare le lancement de Club 22 à New York pour faire rayonner les talents émergents.

Derrière les réussites visibles, il y a aussi les moments de doute. La danse est une industrie difficile, où les places sont rares, et qui est extrêmement exigeante physiquement et mentalement. Il lui arrive de douter de sa légitimité, de son choix. Mais chaque difficulté est contrebalancée par la force de son “pourquoi”. Ce qui l’a poussée à partir reste son moteur.

Une aventure en construction

Aujourd’hui, Nelly Roos ne considère pas son parcours comme achevé, mais comme une aventure en construction. Elle continue d’évoluer, d’apprendre, de bâtir. Ce qu’elle retient ? Qu’il faut oser. Et qu’en matière de changement de vie, l’audace est souvent la meilleure stratégie.

Son conseil : « Préparez-vous comme un entrepreneur, mais agissez avec le cœur d’un artiste. Et surtout, ne laissez jamais la peur décider pour vous. »