Selon un communiqué du syndicat CFE-CGC Airbus Espace et Défense, les groupes Airbus, Thales et Leonardo ont annoncé la méga-fusion de leurs activités dans le domaine spatial. Un projet datant de plus de vingt ans, réactualisé lorsque Airbus Defence & Space et Thales Alenia Space rencontraient de grandes difficultés, qui ont occasionné des pertes importantes et des réductions d’effectifs successives. Pour ces trois entreprises, il s’agit donc maintenant de mettre fin à la concurrence interne qui oppose depuis des années les deux sociétés, mais aussi de ne pas dupliquer les budgets d’investissements et de recherche et développement.

Pour les syndicats, l’enjeu est considérable. Airbus,Thales et Leonardo s'unissent, ce qui va permettre de créer une plus grande entreprise, qui sera capable de rivaliser avec les géants américains et chinois, comme SpaceX ou encore Starlink. Mais elles seront aussi capables de garantir la souveraineté européenne dans ce secteur stratégique pour l’avenir. «La création d’un champion européen des satellites permet d’augmenter les investissements de la recherche et de l’innovation dans ce secteur stratégique et ainsi renforcer notre souveraineté EU dans un contexte de compétition mondiale intense», a souligné le nouveau ministre de l’Économie Roland Lescure sur son compte X.

Des ambitions industrielles qui soulèvent des inquiétudes

Cependant, ces ambitions pour la fusion d’Airbus, Thales et Leonardo pourraient créer un risque social, prévient la CFE-CGC. Pour le syndicat, ADS et TAS présentent en effet des postes similaires. La fusion pourrait donc entraîner «un nombre de suppressions de poste important», et ce malgré la croissance attendue dans ce secteur.

Une croissance sur laquelle les syndicats insistent, pour appeler ces trois entreprises à protéger chaque emploi lors de cette fusion, et à préserver «un outil industriel performant». Ils demandent un engagement d’Airbus, Thales et Leonardo à «s’engager sur un traitement social exemplaire», qui interdirait tout départ contraint des salariés impactés et à s’engager sur la «pérennité des sites actuels».