L’histoire est aussi rocambolesque que dramatique. A la tête d’une entreprise de maçonnerie, Jérôme Auvray, qui réside dans la Haute-Vienne, n’a peut-être jamais eu autant de chantiers. Et pourtant, au mois de juillet dernier, sa société a été placée en liquidation judiciaire. La faute à un homonyme : même prénom, même nom et surtout même secteur d’activité ! Sauf que cet autre maçon du nom de Jérôme Auvray était, lui, en difficulté et a fait faillite à Nevers. «L'administration s'est trompée, ils ont mis mon numéro de Siret», raconte le professionnel lésé au micro de TF1.

Une erreur administrative qui lui coûte très cher aujourd’hui encore, car même s’il peut continuer à exercer puisque son numéro de Siret est réapparu, il s’est retrouvé en grande difficulté pendant de nombreuses semaines. Sa banque a bloqué ses comptes, son assureur l’a radié et, encore aujourd’hui, certains de ses fournisseurs lui demandent de payer comptant les matériaux. Sans parler des courriers d’un mandataire judiciaire reçus à la place de l’autre maçon.

Le maçon paie «les pots cassés» d’un manque de vérification

Le problème, c’est que pour payer comptant, il doit piocher dans sa trésorerie. Mais jusqu’à quand pourra-t-il le faire ? «Ça fait sept ans que je suis installé et tout est en train de se détruire», déplore-t-il les larmes aux yeux. Pour l’instant, Jérôme Auvray peut compter sur le soutien de ses amis, dont Eric qui confirme la «galère» dans laquelle il se trouve. «A première vue, personne ne l'aide, personne ne bouge, c'est pour ça que c'est un petit peu compliqué», reproche-t-il aux services de l’Etat.

Pour lui venir en aide pour le moment, il a décidé de lui prêter un peu d’argent, mais il ne s’agit que de court terme. Dans le Populaire du Centre, le maçon ne comprend pas comment une telle erreur a pu être commise alors qu’il est âgé de 39 ans et son homonyme d’une cinquantaine. Aucune vérification n’a été effectuée. «C'est une boulette qui ne vient pas de moi, mais dont je paie les pots cassés», souligne-t-il.

Alors que tout est «devenu très compliqué du jour au lendemain», son expert-comptable remet en cause les procédures qui ont mené à cette situation où «tout le monde se renvoie la balle» et où «personne ne veut prendre la responsabilité d’assumer». Il n’a pas déposé plainte, qui ne servirait à rien lui a-t-on dit, mais il compte bien prendre un avocat. Ira-t-il jusqu’à créer une nouvelle entreprise ou changer de nom ? Des procédures longues et coûteuses qu’il ne semble pas prêt à lancer pour le moment au vu de son carnet de commandes déjà bien rempli.

>> EURL, SARL, SCI, auto-entreprise... Entrepreneurs, notre service pour créer rapidement et simplement votre société