Voici une réforme qui risque de provoquer des remous chez les contrôleurs aériens. Le décret autorisant la mise en place d'un système de vérification des présences par biométrie pour les contrôleurs aériens a été publié ce dimanche 7 septembre au Journal officiel, rapporte BFMTV. Cette mesure fait suite à un incident survenu le 31 décembre 2022 à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac, où deux avions ont failli entrer en collision en raison d'une organisation du travail défaillante des contrôleurs. Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a souligné que cette réforme répond à une exigence de sécurité, visant à renforcer le contrôle des présences des contrôleurs aériens sur leur lieu de travail.

Le système, baptisé «SPS» (système de vérification de la présence sur site), impose aux contrôleurs de pointer à leur arrivée et à leur départ à l'aide d'un badge et de leur empreinte digitale. Dès 2010, la Cour des comptes dénonçait dans un rapport le caractère «inacceptable» du système opaque d'autorisations d'absences dans le contrôle aérien. Ce dispositif officieux permettait aux chefs d’équipe, durant les périodes de faible trafic, de dispenser certains agents de se présenter au travail, sans qu’ils soient en congé ou en formation.

Nouvelle grève jeudi 18 septembre

La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a validé le recours à la biométrie, le considérant comme «légitime et proportionné aux enjeux de sécurité du contrôle aérien». «Le système, qui va pouvoir désormais être mis en œuvre, sera opérationnel dans les principaux centres d'ici à la fin de l'année», a précisé le ministère.

Cette réforme intervient alors que le principal syndicat des contrôleurs aériens, le SNCTA, a appelé à une grève le jeudi 18 septembre, revendiquant un rattrapage salarial de l’inflation et une évolution de la gouvernance de la profession. Bien que le SNCTA n'ait pas inscrit la mise en place des badgeuses biométriques parmi ses revendications, cette réforme pourrait alimenter les tensions au sein de la profession.

Début juillet, une grève organisée par l’Unsa-Icna, deuxième syndicat français des contrôleurs aériens, avait fortement perturbé le trafic aérien européen. Parmi les revendications, le syndicat dénonçait notamment l’instauration d’une «surveillance généralisée», incluant l’installation des badgeuses biométriques.

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