Bruno Retailleau passe à l’offensive. L’ancien ministre de l’Intérieur et président du parti Les Républicains était l’invité de l’émission En Campagne sur BFMTV ce jeudi 6 novembre. Il a exprimé sa position très ferme sur Shein, pointant la menace que représente le géant chinois de la fast fashion pour l’industrie nationale. «En Vendée, on était une des régions de France où il y avait le plus d’industries de la mode, le prêt-à-porter, la chaussure, etc., et j’ai vu en quelques années, les dégâts, les destructions d’emplois par centaines et par milliers, avec les délocalisations», a déclaré l’ex-ministre, dénonçant «un effet de ciseau» et «une double mâchoire qui a écrasé en France».

Selon lui, «l’Europe qui a tout laissé passer». «On a refusé de se protéger très naïvement, avec la concurrence déloyale de pays qui ne respectent pas l’environnement, qui ne respectent pas les modèles sociaux, qui font travailler les jeunes enfants», a-t-il critiqué. Le président des LR a également fustigé «une hyper réglementation en France». «Nos entreprises très fiscalisées, avec beaucoup de réglementation, et une concurrence déloyale, eh bien ça, ça a écrabouillé notre industrie», a-t-il taclé.

Pour Bruno Retailleau, l’Europe doit «changer de pied»

Interrogé sur le cas particulier de Shein, visé par une procédure de suspension en France après la vente de produits controversés, Bruno Retailleau a été catégorique : «Moi, j’interdirais Shein», a-t-il lancé, en appelant «l’Europe à changer de pied». «L’Union européenne a fait le choix du consommateur. Le problème du consommateur, c’est qu’il faut qu’il soit salarié pour avoir du pouvoir d’achat», a-t-il ajouté.

Il plaide notamment pour la mise en place de droits de douane, à l’instar de ce qu’ont fait les Etats-Unis et comme «tous les grands pays font» qui «luttent pied à pied pour garder leur industrie». «Je pense que c’est le problème de la réciprocité : ‘tu n’appliques pas des standards environnementaux, sociaux, eh bien, il y a des droits de douane’», a-t-il défendu.