
Si vous avez prévu de vendre votre commerce, il faut vous armer de patience. En effet, en l’espace de dix ans, le nombre de transactions a baissé de 30 %, passant de 43 800 à 31 703. C’est notamment le cas de Manon Bertrand, coiffeuse et gérante du «Salon Manon». Elle souhaite se lancer dans une reconversion professionnelle, c’est pourquoi elle a mis son salon en vente pour la somme de 80 000 euros. Résultat : un seul appel en un an. «Il y a la clientèle qui est là, qui est fidèle et qui revient régulièrement. Donc, je pensais que ça serait plus simple. Et finalement, ça prend plus de temps que prévu», déplore-t-elle auprès de Franceinfo.
«Je ne suis ni à 100 % dans le salon ni à 100 % dans le sport, donc c'est quand même assez frustrant de ne pas pouvoir se donner les moyens», ajoute la gérante qui veut enfin commencer sa carrière de coach sportive. Pour essayer de se sortir de cette situation, Manon continue de chercher des solutions. Elle propose ainsi un paiement échelonné sur deux ans et assure être prête à rester une année supplémentaire pour former son successeur. Depuis quelques semaines, elle serait en contact avec un acheteur…
Des emplois du temps parfois incompatibles avec une vie de famille
Un couple illustre également ce phénomène, Éric et Annie. Depuis quatre ans, cet horticulteur souhaite vendre son entreprise, en vain. «C'est surtout la motivation. Aujourd'hui, c'est un métier qui est très manuel, qui demande beaucoup de temps. Et ça, il faut être motivé», confie celui qui passe encore des journées entières à effectuer des tâches très dures physiquement. Sa femme Annie gère la boutique. «On s'est installés très jeunes. On avait 21, 22 ans. Donc, on a eu nos enfants, dont on ne s'est pas beaucoup occupés parce que le métier nous a pris tout notre temps», explique-t-elle, alors que le couple travaille parfois jusqu’à 90 heures par semaine.
La recherche d’un acquéreur se révèle particulièrement complexe. «On a des désillusions, des fois quand même. On se dit que ça va se faire et puis, tout compte fait, un appel de la banque, non, ce n'est pas possible. Ou les gens se désistent», déclare Annie. Pour l’instant, la vente de l'exploitation, affichée à 230 000 euros, est impossible. «En attendant, (...) on espère», avoue-t-elle.


















