
C’est un coup dur pour toute une filière. Malgré un accord conclu le 27 juillet dernier entre Ursula von der Leyen et Donald Trump qui vise à imposer une taxation de 15 % pour les exportations européennes à destination des États-Unis, un flou persistait concernant la filière des vins et spiritueux. Finalement, faute d’accord, ces produits seront bel et bien «soumis à des droits de douane de 15 % à partir du 1er août» et ce, jusqu’à ce qu’un éventuel accord soit conclu «dans le cadre de négociations qui devraient se poursuivre à l’automne», ont annoncé des responsables et diplomates du Vieux Continent, jeudi 31 juillet, rapporte le Midi Libre.
Alors que jusqu’à présent les droits de douane américains sur les vins et spiritueux venus d’Europe étaient de 10 %, l’Union européenne ambitionne de les ramener à zéro, voire pour les vins, que ce taux soit fixé selon le principe de «la nation la plus favorisée», à savoir, sur la base d’un coût fixe sur chaque litre plutôt qu’un pourcentage.
Un secteur parmi les principaux perdants
De son côté, la France pousse pour que cette catégorie de produits soit totalement exemptée des nouveaux tarifs douaniers. Selon la ministre française de l’Agriculture, Anne Genevard, le secteur sera ainsi l’un des principaux perdants de ces droits de douane. «Nous exportons pour 5 milliards d’euros, 4 milliards pour le vin et les spiritueux et 1 milliard pour le lait et les produits d’épicerie. 15 %, c’est donc 800 millions d’euros qui s’ajoutent pour les consommateurs», a ainsi tenu à rappeler la ministre.
Il faut dire que les professionnels peinent à masquer leur inquiétude depuis cette annonce et redoutent des effets néfastes à court terme. «En 2019, lorsque Trump avait déjà imposé des droits de douane à 20 % on avait perdu 20 à 30 % de marché parce que les consommateurs américains s’étaient reportés sur d’autres produits», explique Jérôme Despey, le président de la chambre d’Agriculture de l’Hérault et premier vice-président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Et d’ajouter : «Cette fois encore, ce sont surtout les vins qui se situent entre 7 et 15 dollars qui devraient être touchés.» Ainsi, une bouteille vendue 10 dollars devrait coûter 11,5 dollars après le passage de cette nouvelle mesure tarifaire, soit une hausse difficile à supporter pour les consommateurs. «Il faut que l’on parvienne à des droits nuls, c’est-à-dire 0 % - 0 %, comme l’avaient d’ailleurs laissé entendre les négociateurs. C’est vital pour la profession et je le dis avec beaucoup de gravité», explique encore Jérôme Despey


















