
C’est un chiffre qui ne cesse de progresser. Selon l’Insee, le nombre de cadres supérieurs a triplé en France en 20 ans pour atteindre 22,6% des personnes en emploi en 2022. Une augmentation qui s'explique par plusieurs facteurs, notamment la tertiarisation de l'économie, l'élévation du niveau de qualification et l'élargissement du statut de cadre à de nouvelles fonctions. Mais combien gagnent-ils vraiment ?
Selon les dernières données du Rapport sur les inégalités en France publiées par l’Observatoire des inégalités mardi 3 juin, les cadres supérieurs gagnent en moyenne 2 600 euros de plus par mois que l’ensemble des salariés à temps plein. Cet écart varie de manière significative selon les tranches d'âge. Le rapport précise en effet que les cadres de moins de 30 ans gagnent “seulement” 1 186 euros de plus que le reste des employés. Un chiffre qui monte entre 2 600 et 3 500 euros pour les 30 à 60 ans et qui atteint même 3 941 euros pour les salariés de plus de 60 ans.
A partir de ces écarts de salaires chiffrés par l’Observatoire des inégalités, il est ainsi possible d’estimer les salaires des cadres en France. En effet, selon l’Insee, le salaire net médian en équivalent temps plein (EQTP) pour l'ensemble des salariés du secteur privé en France s'établissait à 2 183 euros par mois en 2022. Selon l'Observatoire des inégalités, les cadres de moins de 30 ans gagnent donc chaque mois en moyenne 3 369 euros. Le revenu moyen des cadres âgés de 30 à 60 ans oscille entre 4 783 euros et 5 683 euros par mois. Les cadres de plus de 60 ans gagnent quant à eux jusqu’à 6 124 euros par mois.
Le seuil de richesse fixé à 4 056 euros par mois
A noter que selon l’échelle de revenus créée par l’Observatoire des inégalités, être cadre ne signifie pas automatiquement être riche. Le seuil de richesse est en effet fixé à 4 056 euros par mois pour une personne seule, soit le double du niveau de vie médian. Le « seuil d’entrée » dans les catégories aisées commence plus bas, à 2 941 euros mensuels. Beaucoup de jeunes cadres ou en début de carrière se situent entre ces deux valeurs. En somme, le statut de cadre reste un sésame pour une vie plus confortable. Mais dans une France où les 10 % les plus riches captent 24 % de la masse des revenus, cette position n’échappe ni aux tensions salariales ni à la pression du monde du travail.
L’Observatoire pointe également dans son rapport que les inégalités salariales expliquent une large part des inégalités de niveaux de vie. Les cadres supérieurs bénéficient non seulement de meilleurs salaires, mais aussi de conditions de travail plus favorables, avec moins de contraintes physiques, plus de flexibilité, et un meilleur accès à l’information.



















