Allergiques au smartphone, les papys nippons? Au pays des robots Honda et de la Sony PlayStation, près de la moitié des 65-74 ans boudent ces terminaux, un comble! Voilà donc pourquoi, depuis trois ans, les initiatives se multiplient dans le pays, pour réduire la fracture numérique entre les jeunes geeks et ces seniors, qui représentent déjà près d’un tiers de la population d’un archipel vieillissant.
La mairie de Shibuya, un arrondissement de Tokyo, n’a par exemple pas lésiné. Moyennant un budget global de 365 millions de yens (environ 2,3 millions d’euros), elle a offert quelque 3000 smartphones à ses résidents les plus âgés, couvrant même une partie de leurs frais de communication. De son côté, le ministère des Affaires intérieures et des Télécommunications a carrément réquisitionné des opérateurs de téléphonie.
Objectif : convertir 10 millions de retraités au smartphone
NTT Docomo propose ainsi des ateliers à destination des seniors dans ses boutiques. Le gouvernement a aussi exhorté les concitoyens plus jeunes à venir grossir les rangs de son armée de quelque 30000 bénévoles numériques, chargés de transmettre les bonnes pratiques à leurs aînés. A Ise, en bordure de l’océan Pacifique, des étudiants en école de commerce enseignent les rudiments du smartphone à des classes de septuagénaires. Grâce à ces recettes, le pays du Soleil-Levant compte convertir au portable 10 millions de retraités d’ici 2027.
Plus près de nous, en Europe, ce sont les capacités de réaction de nos aînés au volant de leur voiture qui interrogent. Faut-il en finir avec le permis de conduire à vie? En France, selon les chiffres de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, les plus de 75 ans sont responsables de plus de 80% des accidents de la route dans lesquels ils sont impliqués.
Examens médicaux obligatoires pour les automobilistes espagnols et portugais
Inquiétant, même si ces seniors engendrent moins de chocs mortels (9%) que les 18-24 ans (19%). D’où l’idée d’instaurer tous les quinze ans une visite médicale obligatoire – entre autres pour vérifier la vue, l’ouïe et les réflexes –, qui a fait l’objet de débats début 2024 dans les travées de la Commission européenne. Avant d’être écartée par les eurodéputés, tout comme l’ex-ministre des Transports Clément Beaune l’avait lui-même exclue l’année d’avant, pour la France.
Avec l’Allemagne et la Pologne, notre pays reste donc l’une des trois dernières nations du Vieux Continent à n'imposer aucun contrôle médical à ses seniors. A l’inverse de l’Espagne, qui impose un examen médical tous les dix ans, ou encore du Portugal, l’un des plus stricts, qui exige une consultation dès 40 ans, à renouveler à 50, 60, 65 et 70 ans, puis tous les deux ans.
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