
Attal, Villepin, Fillon… combien coûtent leurs avantages d’anciens Premiers ministres
Sébastien Lecornu l’a confirmé : les avantages «à vie» des anciens membres du gouvernement disparaîtront dès le 1er janvier 2026. À chaque tour de vis budgétaire, la question des privilèges accordés aux anciens dirigeants revient sur la table. En janvier, lors de l’examen du budget 2025, la sénatrice Nathalie Goulet avait d’ailleurs tenté — en vain — de faire adopter un amendement supprimant ces avantages pour les ex-Premiers ministres et anciens présidents de la République. Et pour cause : la facture n’est pas négligeable, évaluée à 2,8 millions d’euros par an.
En 2023, les dépenses liées uniquement aux anciens chefs de gouvernement s’élevaient à 1,42 million d'euros, selon un rapport déposé mi-octobre par la députée Marie-Christine Dalloz dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025. L’an dernier, la note avait encore grimpé, avec l’arrivée de trois nouveaux anciens Premiers ministres. Une réponse du gouvernement, publiée au Journal officiel en mai, faisait état de 1,58 million d'euros de dépenses en 2024. Et avec la récente démission de François Bayrou, la liste des bénéficiaires continue de s’allonger. La France compte désormais 15 anciens Premiers ministres encore vivants.
Des privilèges davantage encadrés depuis 2019
Mais de quoi parle-t-on précisément ? Un décret du 20 septembre 2019 liste les avantages accordés aux anciens Premiers ministres. Sur demande, l’État met à disposition des ex-chefs de Matignon un agent de secrétariat pendant dix ans (et au plus tard jusqu’à 67 ans), ainsi qu’un véhicule de fonction avec chauffeur. Précision, le décret stipulant ces nouvelles règles ayant été pris le 20 septembre 2019, les anciens Premiers ministres ayant quitté leurs fonctions avant 2019 ont vu leurs prérogatives prolongées jusqu'en 2029. Ces privilèges tombent toutefois si l’intéressé bénéficie déjà de tels moyens dans le cadre d’un mandat parlementaire, d'élu local ou d'une fonction publique. Un décret signé mercredi 17 septembre par Sébastien Lecornu limite désormais à 10 ans à compter du départ de Matignon la période pendant laquelle est mis à disposition un véhicule de fonction et un conducteur.
À cela s’ajoute la protection policière, assurée par le Service de la protection (SDLP) du ministère de l’Intérieur. Les montants précis ne sont pas publiés, mais une réponse du ministère à une question de la députée Aude Bono-Vandorme en 2020 avait levé le voile : en 2019, la protection des anciens Premiers ministres avait coûté un peu plus de 2,8 millions d’euros. Le nouveau locataire de Matignon compte limiter la durée de cette protection à trois ans. En revanche, on ne parle pas ici de la retraite que touchent les anciens chefs de gouvernement, et dont le montant dépend de la durée du mandat.
Les anciens Premiers ministres devront alors se serrer un peu la ceinture, et certains plus que d’autres. Car en y regardant de plus près, les dépenses varient du simple au double selon les personnes. Si les avantages de Jean Castex, aujourd’hui PDG de la RATP, ont coûté moins de 5 000 euros à l’Etat l’an dernier, celles de Bernard Cazeneuve, seulement 5 mois à Matignon, ont frôlé les 200 000 euros. Gabriel Attal, François Fillon, Edouard Balladur… Découvrez ce que coûtent les privilèges des anciens Premiers ministres.























