
C’était il y a tout juste vingt-cinq ans : un drame aérien marquait la fin d’un des fleurons de l’aviation. En effet, le 25 juillet 2000, le Concorde du vol Air France 4590 à destination de New York s’écrasait un peu moins d’une minute trente après son décollage à hauteur de Gonesse. Selon toute vraisemblance, une lame de titane aurait entraîné l’éclatement d’un pneu du Concorde avant de mettre le feu à un des deux réacteurs et de provoquer le crash. S’il s’agit de l’unique accident pour un Concorde, il aura précipité la chute de ce fleuron de l’aéronautique. Dans Midi Libre, la fille de son dernier commandant de bord francophone livre des confidences inédites sur cet événement traumatisant.
A l’époque, Henri-Gilles Fournier volait aussi sur un Concorde. Mais pas celui accidenté. «J’étais en vol, à une heure seulement de Paris. Mes proches ont cru que c’était moi qui avais perdu la vie. Il y avait une chance sur deux que ce soit moi, ils ne savaient rien», raconte-t-il. Il explique alors que sa femme a appris l’accident en regardant les informations outre-Atlantique et pensait «l’avoir perdu». De son côté, il n’a pu la contacter qu’après son atterrissage.
«On l’entend dire à son copilote que c’est fini»
Mais Henri-Gilles Fournier livre aussi des confidences sur le pilote du crash, Christian Marty. «Je le connaissais comme un bon collègue de travail. Mais l’aventure Concorde, c’était une grande famille et ça nous a tous horrifiés», décrit-il, avant de confirmer qu’il avait appris la nouvelle «en premier» et qu’il avait dû l’annoncer à toute son équipe : «C’était terrible. Des cris, des larmes, de la stupeur. Un des stewards a fait une crise nerveuse, c’était le chaos. On a eu un suivi psychologique après ça», décrit-il. Surtout, l’ancien commandant de bord du Concorde confie quelque chose d’inédit : il a pu écouter les enregistrements de la boîte noire.
Il raconte alors les dernières secondes dans le cockpit du Concorde accidenté : «Christian (Marty) savait qu’il n’y avait plus rien à faire. On l’entend dire à son copilote que c’est fini, puis plus rien. L’avion était en fumée.» La fille d’Henri-Gilles Fournier confie que les années n’ont «en rien atténué le choc que ça a été pour [son] père» et chaque fois qu’il évoque ce crash, «les émotions lui nouent la gorge». Henri-Gilles Fournier se livre enfin sur son dernier vol, après 36 ans de carrière et sept ans aux commandes du Concorde, «un moment particulier à bien des égards».
Impossible de mettre des mots sur ce drame
Si ce dernier vol s’est déroulé «sans embûches», il fut rempli d’émotions, raconte-t-il : «On s’est dirigé vers la piste de décollage de CDG, en suivant un chemin particulier pour passer devant le siège Air France». C’est là que se trouvait «une foule (…) agitant des mouchoirs». Il poursuit : «Certains ‘Concorde lovers’, comme on les appelait, avaient fabriqué une banderole ‘Concorde on t’aime’.» S’il a longtemps voulu écrire un livre sur le sujet, il n’a jamais pu…
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