«Environ 140 000 euros par mois.» C’est la somme récoltée en moyenne par le Parc national des Virunga, en République démocratique du Congo, grâce au minage de bitcoins, selon son directeur Emmanuel de Merode. Ce parc, qui abrite la moitié des espèces terrestres africaines, vivait du tourisme jusqu’en 2018, année où une série de kidnappings par des groupes armés mit un coup d’arrêt à cette activité, au bout du compte définitivement interrompue par les épidémies d’Ebola et de Covid-19. Pour survivre, la direction du parc s’est donc tournée vers le minage de bitcoins. «C’était imprévu, mais il nous fallait trouver une solution. Sans cela, nous aurions disparu», relatait le directeur à la «MIT Technology Review», la revue du Massachusetts Institute of Technology, l’an passé. L’installation de cette ferme de minage – le terme utilisé pour ces parcs d’ordinateurs spécialisés – a été effectuée par l’entreprise BigBlock Datacenter, fondée par des Français, dont Sébastien Gouspillou. Le Parc national est lui-même propriétaire de trois ­conteneurs d’ordinateurs de minage, le reste appartenant à des investisseurs, qui rétribuent par ailleurs le parc pour la consommation électrique. Alimentée par trois centrales hydroélectriques, la ferme permet de rémunérer les employés du parc tandis que le surplus d’électricité sert à la transformation du cacao. Un modèle vertueux, d’autant que les machines obsolètes sont partiellement ­reconditionnées, le reste étant «valorisé», notamment les parties en aluminium, nous confie Sébastien Gouspillou.

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