Faut-il se ruer sur le «Made in France» ? Alors que le débat a été remis en lumière avec l’arrivée du géant chinois de la fast fashion Shein au BHV Marais, dans le même temps, un pop-up store ne proposant que des produits fabriqués en France s’est installé juste derrière le grand magasin. Un clin d’œil dont l’enseigne veut profiter, mais surtout pour envoyer un message : le bleu, blanc rouge est «essentiel» pour «consommer ce qui est fabriqué autour de nous» et «soutenir une croissance raisonnée».

Mais attention aux produits estampillés «Made in France». Ainsi, comme le relaie RMC, la Répression des fraudes met en garde contre de nombreuses fraudes et «dérives». Dans le rapport lié à sa dernière enquête, elle conclut que «sur près de 1 500 établissements contrôlés sur la loyauté des allégations d’origine, 16% étaient en anomalie». Sur ce chiffre, «plus de la moitié ont fait l’objet de suites correctives et répressives», indique la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF).

Des produits parfois seulement conditionnés en France

Ces contrôles, qui ont commencé en 2023, se sont orientés sur des produits non alimentaires, affichant tous des mentions «Made in France», «Fabriqué à Paris» ou «Fabrication française». Et la DGCCRF avertit : «Tous les produits arborant un drapeau tricolore ne sont pas forcément fabriqués en France !» Si le chiffre est en amélioration par rapport à l’année précédente, la Répression des fraudes regrette «trop de dérives sur les produits du quotidien comme les jouets, les cosmétiques, les bougies, les vêtements ou encore les accessoires».

Parmi ces dérives, la Répression des fraudes relève l’utilisation frauduleuse d’un drapeau bleu, blanc rouge, d’une carte de France ou d’un coq gaulois «sur des produits importés pour faire illusion, alors que la seule opération réalisée en France était le conditionnement». De même, certains vendeurs indiquent la mention «fabriqué en France» alors que, là encore, ils n’y ont été que conditionnés. Enfin, de nombreux produits étrangers sont estampillés de qualificatifs fallacieux comme «conçu en France», «marque française» ou «entreprise française».

Des mentions trop souvent trompeuses

Sans oublier la mention «100% Made in France» alors que, parfois, un seul des composants n’est fabriqué dans l’Hexagone. Des pratiques inquiétantes d’autant que selon une étude d’OpinionWay pour la Chambre de commerce et d'industrie, plus de huit Français sur dix achètent des produits «Made in France». Ce jeudi 6 novembre, le Salon du Made in France ouvre également à Paris.

Or, toutes ces fraudes et dérives ont été repérées lors de la fabrication des produits, leur distribution, mais également en ligne et dans des salons ou foires… comme le Salon du Made in France. Pour éviter de se faire avoir, la DGCCRF recommande de faire attention à certaines mentions trompeuses comme «imaginé», «pensé» ou «inspiré», et surtout de bien lire la composition exacte des articles. Généralement, tout y est indiqué !