
Teasé au CES en janvier, puis présenté la semaine dernière lors de la conférence GTC 2025 d'Nvidia, le DGX Spark entend rendre accessible localement une puissance informatique jusqu'ici réservée aux datacenters, le tout dans un format ultra-compact. Ce mini supercalculateur, spécifiquement conçu pour faire fonctionner de grands modèles de langage (comme GPT, Mistral etc.) et autres IA génératives de grande taille, a été annoncé à un prix très agressif compte tenu de sa promesse : 3000 dollars environ aux Etats-Unis (avec le plus petit stockage).
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Les prix des versions Nvidia et Asus dévoilés
Nvidia n'avait pas indiqué les prix en Europe et en France de sa machine, ou bien de celles de ses partenaires Asus, Dell et HP, qui seront les premiers à commercialiser les Mini supercalculateurs (ils seront rejoints par d'autres dans un second temps, notamment Lenovo).
Toutefois, sur le site officiel d'Nvidia, les réservations nous ont permis de confirmer deux tarifs précis pour le marché français :
- La version Asus Ascent GX10 (1 To de stockage SSD NVMe) est proposée au tarif de 2760 euros.
- La version haut de gamme, baptisée Nvidia Founders Edition, disposant de 4 To de stockage, affiche un prix de 3689 euros.

Renforcer encore l'hégémonie d'Nvidia sur l'IA
Alors que nous nous attendions à un prix plancher de 3000 euros, la version Asus sera donc commercialisée en France à un prix encore plus agressif. Loin d'un acte désintéressé pour épargner votre porte feuille, c'est un choix stratégique intéressant de la part d'Asus et Nvidia, qui ne lésinent visiblement pas sur les moyens pour encrer encore davantage l'hégémonie du géant américain, de ses GPU et de son outillage CUDA sur le marché de l'IA, où la concurrence et les alternatives open-sources se développent de plus en plus.
Si Nvidia est actuellement en quasi-monopole sur le marché de l'intelligence artificielle, équipant presque tous les poids lourds du secteur (OpenAI, Microsoft, Meta et consorts), nombre de grands noms de la Tech militent pour une IA plus ouverte. Le grand rival d'Nvidia, AMD, travaille ainsi sur ROCm (Radeon Open Compute), alternative open-sources à CUDA. Dans le même domaine, on peut également citer oneAPI, de la Fondation UXL, qui regroupe des entreprises telles qu'Intel, Google, Arm, Qualcomm, Samsung, Imagination et VMware, ou encore OpenCL du consortium Khronos Group, dont Apple et la plupart des concurrents font partie (à noter qu'Nvidia aussi participe à OpenCL).
DGX Spark, surpuissant pour sa taille
Il n'empêche que pour moins de 3000 euros, difficile (impossible en fait) de trouver une machine capable de concurrencer le Spark, dont la consommation énergétique annoncée à 170 W s'avère également très modérée par rapport à une configuration classique de bureau. Nvidia frappe donc très fort avec son mini PC IA (sur le papier, on a hâte de tester en pratique).
Pour rappel, le DGX Spark intègre la puce GB10 Grace Blackwell développée par Nvidia en collaboration avec Mediatek. Malgré son format réduit (similaire à un Mac mini), ce petit supercalculateur peut atteindre une capacité de calcul allant jusqu'à 1 000 TOPS et embarque 128 Go de mémoire vive unifiée, permettant de gérer en local des modèles IA jusqu'à 200 milliards de paramètres. La connectivité inclut le Wi-Fi 7, l'Ethernet à 10 Gb/s et des ports USB 4, tandis que le système DGX OS (une distribution Linux optimisée par Nvidia) assure une prestation calibrée pour l'IA.
Ces prix, même s'ils restent élevés, marquent une étape importante vers la démocratisation de l'intelligence artificielle en local. Les premières livraisons sont prévues pour l'été 2025, sans qu'Nvidia, Asus, HP ou Dell n'aient encore communiqué les dates exactes en France.



















