Il ne souhaite pointer du doigt personne. Alors que le Sénat va devoir ou non adopter la loi dite «anti fast-fashion», qui vise à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile, le président du comité stratégique des magasins E.Leclerc regrette que des millions de Français soient stigmatisés, comme il l’a expliqué sur BFM TV. Selon Michel-Edouard Leclerc, Shein et Temu sont «deux plateformes chinoises, qui vendent pas cher, qui font travailler des gens pas cher». «S'il n'y a pas de problèmes, les gens ont le droit d'acheter moins cher […] et ce n'est pas moi, commerçant, qui va aller donner des leçons aux consommateurs et aller les culpabiliser», a-t-il ajouté.

Michel-Édouard Leclerc ne comprend pas la manière dont le débat sur la «fast fashion» est mené en France. Le sujet le conduit à s’interroger sur trois situations : «Est-ce que ça respecte les normes de sécurité françaises ? […] est-ce qu'il y a des conditions sociales de travail qu'il faut compenser par une TVA sociale par exemple […] et est-ce que ça fait sens d'acheter des si petits colis sur le plan écologique, où ça va coûter plus cher de ramasser tous les détritus et les emballages que ce qu'il y a dedans».

Il souhaite que les produits respectent «une législation sociale»

Le dirigeant a ensuite évoqué le mot de «fast fashion». D’après lui, ce terme n’est pas adapté puisque sur ces différentes plateformes, il est possible d'acheter «des bouquins» ou «des jouets». C’est pourquoi «on ne prend pas les bonnes résolutions», selon Michel-Edouard Leclerc, qui martèle «qu’il ne faut pas culpabiliser les Français qui achètent» sur Shein ou Temu.

Michel-Édouard Leclerc a enfin précisé que les produits vendus sur ces plateformes devaient respecter «une législation sociale», une responsabilité qui incombe à l’Etat. «Si véritablement c'est fait loyalement, légalement, il faut regarder si ça ne produit pas du dumping sur le marché français en concurrençant les productions françaises», a-t-il conclu. Si c’est le cas, il faut alors saisir l’Autorité de la concurrence.