On ne voudrait pas gâcher les prochaines fêtes… mais, selon les récents pointages de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), près d’un foie gras de canard sur deux qui s’apprête à arriver sur les tables ne sera pas conforme aux réglementations en vigueur… Et il en va de même pour nombre de victuailles. Qu’une étiquette se réfère, de façon abusive, à une appellation IGP (indication géographique protégée) ou à un Label rouge. Ou que le produit ait subi une adjonction d’eau, quand ce n’est pas d’additifs interdits.

C’est à peine mieux côté vins fins: entre l’ajout de sucre dans des bouteilles d’AOP (appellation d’origine protégée) aloxe-corton en Bourgogne et, dans le Bordelais, l’assemblage illicite de vins languedociens ensuite rebaptisés pomerol, margaux ou saint-julien, le taux d’anomalies avoisinerait tout de même 15%.

De quoi frôler l’indigestion… Si ces arnaqueurs se montrent aussi imaginatifs, c’est bien sûr que leurs montages, qui rassemblent parfois toute une filière, rapportent gros. Selon la Commission européenne, ce type de fraude alimentaire permettrait de soutirer tous les ans à l’industrie agroalimentaire l’équivalent de 30 milliards d'euros. Pour démanteler ces réseaux, composés d'une multitude d'intermédiaires, de l'agriculteur au trader, en passant par le grossiste sans scrupule, Interpol et Europol, les deux organismes d'échange de renseignements sur la criminalité, en sont même réduits à renouveler chaque année l'opération Opson («nourriture» en grec ancien).

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