Les Bowers & Wilkins PX7 S3 et Sony WH-1000XM5 sont deux casques Bluetooth haut de gamme. Si l'ancien fer de lance du géant nippon n'est plus le dernier modèle en date, puisque le WH-1000XM6 est désormais disponible, il reste en magasin à un tarif beaucoup plus intéressant désormais. En face, Bowers & Wilkins propose un produit moderne et très premium, avec une finition composée de matériaux nobles, censé représenter le summum de l'expertise audio du constructeur britannique. Lequel des deux sortira vainqueur de notre comparatif ?

Qualité de fabrication : finition haut de gamme contre minimalisme

Sur ce point, Bowers & Wilkins démontre clairement son savoir-faire. Le PX7 S3 arbore des finitions soignées, un assemblage précis et des matériaux choisis pour leur robustesse et leur aspect premium. Le casque est méticuleusement travaillé, dans ses moindres détails, y compris sa praticité. L’arceau supporte sans broncher les torsions et les oreillettes pivotent à plat, ce qui facilite leur port autour du cou. En revanche, il n’est pas pliable au sens strict, mais sa souplesse compense en partie ce défaut.

© Benoit Campion pour Capital

De son côté, le Sony WH-1000XM5 adopte un habillage épuré et minimaliste. L’utilisation de plastique très mat retient davantage les traces de doigts et réduit l'aspect premium que l'on attend d'un appareil de ce standing. Les coques ne se replient pas vers l’intérieur, limitant également la compacité lors du transport. On apprécie toutefois la solidité de l’arceau et des charnières, ainsi que les coussinets renforcés. En outre, les matériaux utilisés, s'ils sont moins haut de gamme, on en contrepartie l'avantage de la légèreté, un point fort indéniable.

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C'est bien sûr le Bowers & Wilkins qui s'impose en termes de finition et de fabrication globale. Bowers & Wilkins PX7 S3 (1 - 0) Sony WH-1000XM5

Confort : l'arceau du WH-1000XM5 peut poser problème

Le PX7 S3 progresse légèrement en confort d'utilisation par rapport à la génération précédente. Les mousses sont généreuses, l’arceau bien ajusté, et le poids (environ 300 g) demeure suffisamment bien réparti pour porter le casque longtemps. On note toutefois un léger point de pression gênant sur le sommet du crâne lors d'écoutes prolongées, mais rien de rédhibitoire.

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Chez Sony, le WH-1000XM5 pèse aux alentours de 250 g, ce qui le rend assez léger sur la tête. Les larges oreillettes enveloppent l’oreille confortablement et l'effet de pince créé par le port du casque est maîtrisé. Toutefois, la conception de l'arceau provoque aussi un point d'appui au sommet du crâne, qui peut engendrer une gêne chez certains utilisateurs. Un coussinet plus large et plus épais aurait permis d'effacer ce défaut. Dommage.

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Tous deux se montrent confortables et endurants, nous ne donnons aucun point ici. Bowers & Wilkins PX7 S3 (1 - 0) Sony WH-1000XM5

Prise en main & fonctionnalités : l'application Sony Headphones est imbattable

Le PX7 S3, possède des boutons mécaniques retravaillés pour l'occasion et plus accessibles que sur la précédente génération. Le casque embarque une panoplie d'aides pour guider l'utilisateur lors de ses premiers pas avec le produit. L'application B&W Music intègre également un tutoriel dans plusieurs langues. Elle se limite à l'essentiel : on trouve un égaliseur à cinq bandes, les réglages de la réduction de bruit active et de la mise en veille. Le capteur de port est réactif pour mettre en pause ou reprendre l’écoute automatiquement. Le constructeur a pris le parti d’éviter la débauche de gadgets en préférant la sobriété. En revanche, l’application exige toujours la création d’un compte.

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Le Sony WH-1000XM5 intègre quant à lui un duo de boutons mécaniques et panneau tactile qui a largement fait ses preuves. Toutes les fonctions sont facilement accessibles et réactives. Celles-ci sont complétées par un capteur de port ainsi que de multiples alertes sonores pour rendre l'expérience intuitive. Son application Headphones, fluide et riche, propose de nombreuses options (mises à jour, égaliseur, profils intelligents, gestion de la réduction de bruit, etc). Sony a également développé un ensemble de fonctions d'ergonomie très utiles et avancées au fil des générations, de sorte que l'appareil se montre absolument imbattable sur ce point. On peut par exemple activer une fonction qui va couper le son dès que l'on parle, ou bien couper la musique et amplifier les bruits ambiants temporairement en posant la main sur l'oreillette. Cela permet d'entendre une annonce sonore dans le train par exemple. C'est très pratique.

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Le WH-1000XM5, avec sa panoplie de fonctionnalités, prend sans aucun doute l'avantage. Bowers & Wilkins PX7 S3 (1 - 1) Sony WH-1000XM5

Connectivité : LE Audio

Bowers & Wilkins se veut moderne et joue la carte de la polyvalence en matière de connectivité. Le PX7 S3 se branche en filaire via USB-C (sur console, ordinateur, smartphone), mais aussi via mini-jack grâce au câble fourni. Le casque prend en charge le Bluetooth 5.2 et les codecs aptX Adaptive et Lossless. On regrette que la mise à jour devant apporter le support du LE Audio (codec LC3 et protocole Auracast) ne soit toujours pas arrivée cependant. Le casque intègre le multipoint pour se connecter à deux appareils simultanément et le casque gère parfaitement la bascule entre les appareils. Comme souvent avec les appareils audio Bluetooth, la latence est un peu élevée pour regarder des vidéos via des applications ou des services qui n'utilisent pas de compensation. Heureusement, les classiques Netflix, Prime Video ou YouTube disposent bien d'un système de ce genre. Pas de risque avec elles d'avoir un manque de synchronisation entre l'image et le son, donc.

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Côté 1000X, on s’appuie également sur le Bluetooth 5.2 et sur les codecs SBC, AAC, ainsi que le codec haute qualité maison de Sony, le LDAC. En 2023, le casque a reçu une mise à jour apportant le support du LE Audio, donnant ainsi accès au codec LC3 (performant et moins vorace en énergie) ainsi qu'au protocole Auracast pour connecter plusieurs casques à une seule source audio. Le multipoint est aussi au menu, de même que le couplage rapide Google et Microsoft Swift Pair. En revanche, l'appareil n’offre pas de connexion via USB-C, il ne propose qu'un port jack (qui aura le mérite de fonctionner même si vous n'avez plus de batterie). Idem concernant la latence, il vaudra mieux l'utiliser avec un service offrant une compensation du retard audio.

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Le Sony WH-1000XM5 a le LE Audio alors qu'il se fait attendre chez B&W, mais le PX7 S3 est un peu plus moderne avec sa connexion USB. C'est donc à lui que nous accordons ce point. Bowers & Wilkins PX7 S3 (2 - 1) Sony WH-1000XM5

Performances sonores : le Px7 S3 est plus convaincant

Sous son apparence luxueuse, le PX7 S3 embarque une architecture acoustique révisée afin de n'atteindre rien de moins que l'excellence audio selon la marque. La sonorité est très riche et immersive. La marque nous avait expliqué viser un son plutôt neutre, toutefois, ce n'est pas vraiment le cas dans les faits. Le casque favorise les deux extrémités du spectre audio. L'impact provenant des extrêmes basses et basses prennent beaucoup d'ampleur. De l'autre côté, les aigus/extrême aigus ont pour effet d'ouvrir et "d'aérer" l'image sonore, mais ils accentuent la brillance, produisant un son un peu moins naturel. Les sifflantes de la voix ainsi que l'aspect métallique/scintillant des cymbales ressortent nettement. Il faut apprécier ce type de coloration. Heureusement, tout peut être corrigé grâce à l'égaliseur sur l'application. Une fois les basses calmées et les aigus adoucis, le résultat devient très propre, mieux étagé et au niveau de ce qu'on est en droit d'attendre d'un casque de ce niveau.

Mesure de la réponse en fréquence : PX7 S2 (courbe bleue) vs PX7 S3 (noire). Cette courbe traduit la signature de l'appareil, sa capacité à reproduire avec plus ou moins d'intensité l'étendue des sons audibles par l'oreille humaine.
Mesure de la réponse en fréquence : PX7 S2 (courbe bleue) vs PX7 S3 (noire). Cette courbe traduit la signature de l'appareil, sa capacité à reproduire avec plus ou moins d'intensité l'étendue des sons audibles par l'oreille humaine. © Benoit Campion pour Capital

Le WH-1000XM5 hérite de nouveaux haut-parleurs plus petits (30 mm contre 40 avant), mais toujours capables de produire un rendu ample et immersif. La signature sonore reste plus ou moins caractéristique de la lignée des WH-1000XM, et le rendu est toujours riche et très bien définie. Les basses sont profondes, bien qu'un peu trop proéminentes, mais on peut aussi les calmer grâce à l'égaliseur. La légère mise en valeur des haut-médiums apporte quant à elle une sonorité plus énergique au M5, cette fois-ci assez difficilement réglable via l'égaliseur. De plus, la réponse dans les plus hautes fréquences n'est pas aussi précise que celle du WH-1000XM4. Globalement, on est un petit cran en-dessous du précédent modèle.

Mesure de la réponse en fréquence du WH-1000XM4 (courbe noire) face à celle du WH-1000XM5 (courbe violette)
Mesure de la réponse en fréquence du WH-1000XM4 (courbe noire) face à celle du WH-1000XM5 (courbe violette) © Benoit Campion pour Capital

Le PX7 S3 est plus précis et sa coloration peut facilement être atténuée via son égaliseur. Il remporte cette manche cruciale. Bowers & Wilkins PX7 S3 (3 - 1) Sony WH-1000XM5

Isolation / Réduction de Bruit Active : Sony reste l'un des cadors

Le PX7 S3 effectue un bond qualitatif par rapport au modèle précédent de B&W. Il atténue bien les bruits de roulement et réduit davantage les sons médiums, comme les voix. On n'est toutefois pas encore dans une parfaite “bulle de silence”, ce que proposent les meilleurs modèles dans ce domaine. On a tout de même pas loin de 30 dB de réduction au milieu du spectre. La différence est d'environ 5/10 dB par rapport aux meilleurs modèles. La marque explique avoir voulu éviter les détériorations sonores dues à la réduction du bruit plutôt que la pousser au maximum. Le mode “Transparence” est quant à lui suffisamment maîtrisé pour l'utiliser régulièrement. La perception est plus homogène et plus naturelle. Il y a encore un manque "d'ouverture" sur les plus hautes fréquences pour être vraiment transparent, et certains sons discrets peuvent encore nous échapper.

Mesure d’isolation phonique du Px7 S3 : bruit de référence (courbe noire), isolation phonique “naturelle” (courbe grise), Réduction de Bruit Active (courbe violet).
Mesure d’isolation phonique du Px7 S3 : bruit de référence (courbe noire), isolation phonique “naturelle” (courbe grise), Réduction de Bruit Active (courbe violet). © Benoit Campion pour Capital

Sony fait de son côté partie des cadors en matière de réduction de bruit. En plus d'une isolation passive déjà excellente, atténuant les hautes fréquences, la RBA (réduction de bruit active) réduit très bien le milieu et le bas du spectre (presque 35dB au milieu du spectre). Les voix s'en trouvent grandement atténuées. On reste légèrement sur notre faim concernant les plus basses fréquences cependant, et donc les vrombissements des moteurs par exemple. Le mode d'écoute de l'environnement, baptisé "Ambient Aware", est assez naturel, mais l'on ressent encore une partie de l'isolation du casque. Une conversation est envisageable, mais certains sons seront difficilement localisables.

Mesure d’isolation phonique du WH-1000XM5 : mesure de référence (courbe noire), isolation passive (courbe grise), Réduction de Bruit Active (courbe violette).
Mesure d’isolation phonique du WH-1000XM5 : mesure de référence (courbe noire), isolation passive (courbe grise), Réduction de Bruit Active (courbe violette). © Benoit Campion pour Capital

Sony est légèrement au-dessus de son concurrent ici, avec une RBA tout simplement excellente. Bowers & Wilkins PX7 S3 (3 - 2) Sony WH-1000XM5

Qualité d’appel : le PX7 S3 réussit mieux l'exercice

Le B&W Px7 S3 profite d'une bonne qualité d'appel. Les voix sont intelligibles même en milieu bruyant. Certaines syllabes peuvent encore passer à la trappe mais il est possible de tenir une conversation avec un bon niveau de confort en presque toutes circonstances. Seul un vent vraiment fort peut venir à bout du casque dans ce domaine.

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Le WH-1000XM5 est plutôt correct dans ce domaine. Le timbre de la voix est assez bien respecté, même si elle manque de rondeur. L'intelligibilité reste satisfaisante en milieu calme ou modérément bruyant, mais s'avère moins bonne dès que le volume environnant augmente.

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Le PX7 S3 l’emporte. Bowers & Wilkins PX7 S3 (4 - 2) Sony WH-1000XM5

Autonomie : le PX7 S3 est plus endurant

Le PX7 S3 se targue d’une trentaine d’heures d’écoute avec la réduction de bruit en continu, et peut atteindre quelques heures supplémentaires dans certaines conditions. Lors de tests intensifs à volume modéré, il a même franchi la barre des 33h. C’est un très bon résultat.

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Le WH-1000XM5 tient également ses promesses. Il est capable de durer entre 24 et 30 heures d’écoute, selon l’activation ou non de la RBA. Les vitesses de recharge ont aussi été améliorées : il suffit de le laisser branché trois petites minutes pour récupérer environ trois heures d’usage. Cette fonction de charge rapide peut sauver la mise dans certaines situations.

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Le Px7 S3 est plus endurant. Bowers & Wilkins PX7 S3 (5 - 2) Sony WH-1000XM5

Durabilité / Réparabilité : des efforts à faire des deux côtés

Bowers & Wilkins limite les options de réparation au strict minimum. Les coussinets sont amovibles, mais la batterie et l’arceau exigent patience et des connaissances spécifiques pour être remplacés. La marque évoque un éventuel accès aux pièces détachées via des plateformes dédiées, ce qui reste peu concret au-delà de l’Amérique du Nord. Les pas de vis sont visibles, mais l’opération demeure risquée pour un utilisateur lambda.

Sony n’est pas plus vertueux sur le sujet. Le WH-1000XM5 autorise lui aussi un changement de coussinets moyennant un peu de dextérité. Néanmoins, la batterie reste difficile d’accès et aucune offre simple n’existe chez le fabricant pour se procurer des pièces, ce qui rend toute réparation maison complexe.

C’est un ex-aequo sans attribution de point dans ce domaine, pourtant amené à devenir de plus en pus important. Bowers & Wilkins PX7 S3 (5 - 2) Sony WH-1000XM5

Rapport qualité/prix

Comptez 429 euros pour le PX7 S3. À sa sortie, le concurrent de chez Sony était quasiment au même tarif, mails il est désormais à 299,99 euros. La différence est conséquente. Si B&W brille par une construction exemplaire et un rendu sonore généreux, Sony demeure moins coûteux tout en offrant un niveau global très bon. À noter cependant que le 1000XM4, que nous préférons au M5, est encore moins cher et peut constituer une excellente option également.

Sur ce critère, Sony marque en tout cas un point grâce à son prix plus doux. Bowers & Wilkins PX7 S3 (5 - 3) Sony WH-1000XM5

Verdict

Le Bowers & Wilkins PX7 S3 et le Sony WH-1000XM5 ont chacun d’excellents arguments. Le premier nous convainc par sa construction irréprochable, ses performances sonores fines et immersives, son égaliseur riche en possibilités ainsi que sa qualité d’appel légèrement supérieure. Le second affiche des fonctionnalités avancées et solides, une réduction de bruit toujours au sommet et un tarif plus avantageux. Le juge de paix sera sans doute votre budget, mais s'il est suffisant, nous vous conseillons vraiment le B&W PX7 S3, qui s'impose sans mal face au 1000XM5. Si vous voulez toutefois faire des économies, le 1000XM5 reste intéressant. Vous pouvez même choisir le 1000XM4, encore moins cher, que nous aimons toujours autant.

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