
C’est tout beau, tout neuf, mais le véhicule électrique ne fait pas vraiment rêver le Français. Dans les différentes études sur le sujet, les intentions d’achat sont très faibles, et une majorité des sondés n'envisage plus du tout la motorisation électrique pour leur prochaine nouvelle voiture. Alors qu’un regain d'intérêt se manifeste pour les modèles neufs thermiques -diesel et à essence ou hybrides. Pourtant, ces derniers sont voués à disparaître dans 10 ans… Pourquoi l’électrique est tant boudé ? À cause du prix encore trop élevé, et l’autonomie des modèles ou l’offre de bornes de recharge bien trop faibles aujourd'hui. Résultats : les ventes patinent malgré les aides de l’État -bonus écologique et autre leasing social-, l’offre grandissante des modèles en catalogue et les efforts de production des constructeurs automobiles.
Quatre mois pour revendre sa voiture électrique !
On pourrait penser que les voitures électriques se vendent mieux en occasion du coup, grâce à des tarifs dégraissés d’environ 32 600 euros contre 42 000 euros pour du neuf. Mais là aussi ça coince et les délais de revente de ces modèles explosent, jusqu’à rester sur les bras des propriétaires pendant parfois plus de 4 mois ! Selon le dernier rapport d’Autobiz, spécialiste de la cotation et de la reprise auto, la petite Fiat 500 électrique illustre parfaitement cette tendance, avec une rotation de 136 jours pour trouver preneur. La Peugeot e-208 et la Renault Zoé, autres stars de la mobilité urbaine branchée sur le marché de l’occaz, sortent du catalogue des petites annonces au bout de 109 jours. Ces délais de revente, dont la moyenne s'établit à 132 jours, s'allongent de 30 jours par rapport à un véhicule thermique d’occasion.
L’étude n’en n’oublie pas non plus de pointer le volume des petites annonces qui a gonflé en 2025, avec plus de 8 000 mises en ligne supplémentaires au premier trimestre par rapport à l’année dernière, tandis que la demande des acheteurs a reculé de 10 points en simultané.
Des modèles d'occasion plus chers que les neufs
Cela illustre clairement le désintérêt des acheteurs et l’engrenage infernal du marché de la voiture électrique. Ce désamour s’explique par la décote accélérée des modèles, qui perdent de la valeur face aux nouveautés qui arrivent sur le marché, notamment en termes d’autonomie. De plus, les acheteurs s’inquiètent de la durée de vie des batteries et possiblement du coût de leur potentiel remplacement post-achat. Et soyons honnête, la question financière pèse : alors que les aides à l’achat ont été réduites pour le neuf, elles ont été supprimées pour les véhicules d’occasion. Et vu que les modèles neufs électriques se vendent moins en ce moment, les constructeurs usent de promotions agressives pour écouler les stocks...
Les occaz sont loin de séduire, donc, surtout qu’il y a quelques bizarreries. Alors que la valeur des Fiat 500, Peugeot e-208 ou Renault Zoé déprécie, quelques modèles peuvent être plus chers qu’en neuf. Nous l’avions déjà repéré en fait pour les nouvelles Renault 5 et Citroën ë-C3, revendues avec peu de kilomètres à des tarifs 10 à 20% plus élevés, expliqués par le lot d’équipements haut de gamme proposé.
Les petites annonces stagnent et s’accumulent, alors pour les propriétaires qui veulent se séparer de leur voiture électrique, la patience sera de mise. Ou faites un petit effort sur le prix…
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