
C’est le genre de voiture que les constructeurs automobiles n’osaient plus sortir. Voilà des années en effet que les marques européennes boudent les petites citadines. La faute aux réglementations, expliquent-elles, qui ont tué le modèle économique de ces véhicules d’entrée de gamme, éclipsés par des SUV bien plus rentables. À contre-courant, Renault espère marquer les esprits en ressuscitant sa célèbre Twingo. Ce jeudi 6 novembre, l’entreprise française a dévoilé en détails le véhicule qui revient en version 100% électrique et à moins de 20 000 euros.
La Twingo va-t-elle redevenir un best-seller ? Les espoirs sont grands chez Renault, étant donné l’histoire de ce modèle lancé pour la première fois en 1992. Avec leur design sympathique et pratique, les différentes générations se sont vendues à 4,1 millions d’exemplaires. La production de la troisième génération avait cessé en août 2024. Selon Renault, le segment des petites citadines ne représente même plus 5% du marché automobile européen. «La demande existe. Mais il n’y a pas l’offre», assure Fabrice Cambolive, directeur général de la marque Renault, déterminé à remplir le vide. Le succès critique et commercial de la R5 à 25 000 euros a prouvé sans surprise que des voitures électriques moins chères se vendaient bien. Avec une Twingo à 20 000 euros, l’entreprise veut continuer sur sa lancée. «On est persuadés qu'on va retrouver des clients qui n'avaient plus accès à l'automobile», estime le dirigeant.
La nouvelle Twingo sera disponible en deux versions dès 2026
«On est revenus à l’esprit Twingo d’origine», martèle Fabrice Cambolive. Tout d’abord avec un design joyeux : la calandre à l’avant de la voiture électrique esquisse un sourire tandis que les feux adoptent une forme de demi-lune. Comme sur la première génération de la Twingo, les sièges arrière coulissent de 17 centimètres, ce qui permet de gagner de l’espace pour les jambes des passagers ou de la place dans le coffre. Les amateurs de la Twingo de 1992 remarqueront toutefois une différence : la Twingo de 2026 n’aura pas trois mais cinq portes. «C’est un énorme avantage pour les clients», argumente Fabrice Cambolive, devant certains puristes déçus. Sous le capot, la batterie de la Twingo électrique permettra de rouler avec 263 kilomètres d’autonomie. C’est largement suffisant pour répondre à l’usage moyen de ses potentiels clients, selon Renault, qui roulent 35 kilomètres par jour en moyenne. La marque vise ainsi un public plutôt urbain et périurbain.
Deux versions de la Twingo seront proposées. Une finition supérieure baptisée «Techno» sera lancée en premier, à partir de mars 2026. «À un prix compétitif», promet la marque. Cette version disposera de fonctions et d’équipements plus avancés : climatisation automatique, conduite en mode «One Pedal», essuie-glaces automatiques, caméra de recul numérique… Pour la finition «Evolution», celle à moins de 20 000 euros, il faudra attendre quelques mois de plus car son lancement est prévu avant l’été. La batterie est identique sur les deux versions mais un pack «Advanced Charge» sera proposé pour les deux.

Le prix de cette option n’est pas encore communiqué mais elle permettra de recharger sa batterie de 10 à 100% en 2h35 en courant alternatif, contre 4h15 sur la version de base. Sur une station de recharge rapide en courant continu, l’option permettra de passer de 10 à 80% en 30 minutes. Par ailleurs, ce pack permettra d’utiliser des fonctions V2L (vehicle-to-load) et V2G (vehicle-to-grid). Le V2L permet d’alimenter des appareils électriques grâce à la batterie de la voiture (par exemple un vélo ou un aspirateur) tandis que le V2G permet de renvoyer de l'électricité vers le réseau pour diminuer ses factures d’énergie, à condition d’avoir une borne à domicile adaptée.
Fabriquée en Slovénie, la Twingo devrait être éligible au bonus écologique. En revanche, son faible prix est notamment lié à l’intégration de pièces non européennes. Or, les équipementiers automobiles militent pour imposer des seuils de «contenu local» à bord des voitures européennes. Les équipes de Renault ont beau indiquer que la Twingo comporte «un gros ratio de pièces made in Europe», le sujet risque d’être suivi de près par les ingénieurs du groupe.



















