Une interview en toute franchise. Dans un entretien accordé à BFM Business, Carlos Ghosn est revenu sur l’alliance Renault-Nissan, dont il est l’ancien patron. Selon lui, la fin de cette dernière était prévisible. «J'avais prévu le déclin de Nissan et la disparition de l’alliance», confie celui qui a été démis de ses fonctions à la tête de Nissan et Renault fin 2018 et début 2019, après son arrestation, affirmant que les pertes de 4,6 milliards d’euros annoncées par le constructeur japonais sont dues à «des décisions trop lentes».

Au sujet de Renault, Carlos Ghosn estime que le constructeur français est dans une situation «très précaire». Aujourd’hui, «Renault est revenu à ce que Renault était avant 1999, c'est-à-dire un petit constructeur européen, bien managé dans ce cadre-là, mais sans envergure mondiale», déplore-t-il. Le constructeur français devrait s’implanter en Chine et aux États-Unis, qui sont deux des trois plus gros marchés automobiles avec l’Europe. Ainsi, Renault «doit innover, faire autre chose que du classique».

Carlos Ghosn visé par un mandat d’arrêt international

«L'entreprise est aux abois», assure Carlos Ghosn, au sujet de Nissan. Le constructeur serait «obligé d'aller quémender de l'aide à l'un de ses principaux concurrents au Japon», Honda. Une éventuelle alliance entre les deux constructeurs japonais serait une absurdité. «C'est comme si vous envisagiez une alliance entre Renault et Peugeot en France, ça n'a pas de sens», précise celui qui est visé par un mandat d’arrêt international émis en France.

Pour rappel, ce mandat d’arrêt a été émis au mois d’avril 2023 par une juge d'instruction parisienne, pour une affaire dans laquelle il est accusé notamment de corruption et trafic d’influence. En mars dernier, la cour d'appel de Paris a déclaré irrecevables plusieurs requêtes de l'ex-patron de Renault-Nissan, qui demandait la nullité de ce mandat.