Dans les auto-écoles, la priorité des élèves a changé. «La première chose qu'on me demande, ce n’est plus le coût de la formation, mais en combien de temps je pourrai leur trouver une date d'examen…», témoigne Guillaume Saligot, moniteur dans les Hauts-de-Seine, auprès de RMC. Dans les grandes agglomérations, il faut désormais jusqu’à 80 jours en moyenne pour décrocher une place à l’examen. Un problème bien connu des professionnels, mais qui s’aggrave — au point de les pousser à faire grève ce lundi 29 septembre.

«Chez nous en France c'est un problème structurel. Les délais ont toujours été longs. Mais là, on constate que c'est de pire en pire», alerte Edouard Rudolf, cofondateur de l’auto-école en ligne En Voiture Simone et vice-président de la Fédération des Enseignants et Auto-écoles d’Avenir (FENAA). L’une des causes principales : la réforme du permis à 17 ans, entrée en vigueur en janvier 2024. Elle a ajouté plus de 200 000 candidats au système, sans renfort significatif du nombre d’inspecteurs. En 2024, plus de 2,1 millions d’examens pratiques ont été organisés, soit +2,4% par rapport à l’année précédente, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

Un besoin urgent de 200 nouveaux inspecteurs

Résultat : les élèves échouent, attendent, puis recommencent… Ce qui crée un embouteillage permanent. Pour les jeunes, les conséquences sont lourdes. D’après un sondage OpinionWay, 89% des 18-24 ans estiment que le permis est essentiel à leur vie personnelle, et 85% à leur avenir professionnel. Mais l’attente est si longue que certains prennent des risques, en conduisant sans permis. Un phénomène dangereux, que les auto-écoles constatent de plus en plus.

Les professionnels du secteur réclament en priorité le recrutement de nouveaux inspecteurs. Selon le ministère de l’Intérieur, il en faudrait environ 200 supplémentaires pour répondre à la demande. Mais certains vont plus loin. Edouard Rudolf défend une approche plus souple : le permis pourrait être accordé à condition de refaire cinq heures de conduite pour retravailler le point d’échec. Selon lui, cette mesure permettrait à 150 000 personnes par an d’obtenir leur permis, et désengorgerait significativement le système.

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