Il exaspère, choque et provoque l’incompréhension. Installé entre le 23 et le 27 juin à Golfe-Juan dans les Alpes-Maritimes, le dos d’âne a pourtant été validé par la mairie, explique France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur. Long d’une dizaine de mètres, il serait même haut de 45 centimètres, ajoute BFMTV. De quoi surprendre plus d’un conducteur qui ne l’a jamais emprunté. Car, pour rappel, un dos d’âne doit respecter une réglementation stricte : dix centimètres de hauteur maximum et quatre mètres de longueur avec une saillie d’attaque inférieure ou égale à cinq millimètres.

Ce qui est loin d’être le cas ici et cela provoque des dégâts. «J'ai abîmé tout le bas de caisse de ma voiture, ils font au moins soixante centimètres ces dos d'ânes !», explique un automobiliste à France 3. Résultat : beaucoup hésitent à passer par peur d’abîmer leur véhicule. «C'est le pont d'Avignon ce truc», raille un autre. «C’est un scandale», avoue un homme au volant qui veut porter plainte parce que «ce n’est pas réglementaire».

Ce n’est pas un dos d’âne pour le maire

Si certains plaident pour son installation parce que «les gens roulent comme des fous», les vidéos du ralentisseur pullulent sur les réseaux sociaux, principalement de conducteurs qui l’empruntent. Mais pour le maire de Vallauris Golfe-Juan, il n’y a pas de polémique. Il ne s’agirait ni d’un dos d’âne ni d’un ralentisseur, tout simplement d’une passerelle d’IPN enrobée de bitume pour solidifier le passage souterrain qui menaçait de s’effondrer.

«Un bureau d'étude a établi que les poutres métalliques en dessous de la route, sont corrodées et qu'il fallait renforcer la structure en construisant cet autopont pour répartir le poids», détaille Kevin Luciano. Il parle d’un «autopont d'une longueur de dix mètres». Une explication qui ne convainc pas le fondateur et porte-parole de l'association Pour une Mobilité Sereine et Durable (PUMSD), Thierry Modolo. Pour lui, «il faudrait des rampes d'au moins 25 mètres de chaque côté».

Plus de 450 000 dos d’âne en France

Il accuse aussi : «Il faudrait arrêter de prendre les usagers pour des abrutis», d’autant qu’il est «interdit de mettre des dos d'âne sur une route très fréquentée». Auprès de Nice-Matin, Thierry Modolo alerte même sur le risque en cas d’accident avec atteinte à la personne : «La responsabilité pénale est engagée, de la municipalité jusqu'à l'entreprise de BTP», assure-t-il. Aujourd’hui, selon les décomptes des associations, plus de trois quarts des dos d'âne de France seraient illégaux et potentiellement dangereux. La France en compte plus de 450 000.

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