Le futur âge légal de départ à la retraite ? Valérie Pécresse le verrait plutôt à 65 ans. Yannick Jadot et Anne Hidalgo envisagent, eux, de sagement le maintenir à 62 ans. Tandis qu’Emmanuel Macron laisse planer le doute sur sa borne d’âge préférée, et que Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ambitionnent, malgré les dizaines de milliards d’euros que coûterait une telle décision, de l’abaisser à 60 ans... On le voit, les options concernant ce paramètre déterminant de l’équilibre des régimes de retraite ne manquent pas du côté des candidats à la présidentielle de 2022.

N’en déplaise aux deux derniers d’entre eux, nous avons plutôt retenu, pour nos simulations sur le taux de remplacement à attendre en cas de réforme du système, la version qui consisterait à fixer à 64 ans ce nouvel âge légal (celui, rappelons-le, à partir duquel il est autorisé à prendre sa retraite, tout en obtenant un bonus définitif si l’on a cumulé plus de trimestres de cotisation que nécessaire ou, à l’inverse, en écopant de pénalités tout aussi définitives en cas de trimestres manquants).

Dans cette refonte, qualifiée de réforme a minima, il s’agirait donc d’ajouter 2 ans à la borne d’âge décidée par Nicolas Sarkozy en 2010. Une hypothèse plutôt logique, puisque, sous l’effet des précédentes réformes, l’âge de départ effectif à la retraite a déjà grimpé de 60,9 à 62,8 ans entre 2007 et 2020, soit presque 2 ans de plus. Tandis que l’espérance de vie progressait en parallèle, selon l’Insee, de 1,3 à 2,4 années, respectivement pour les femmes et les hommes.

Cela ne nous a pas empêchés de tester aussi une deuxième refonte, cette fois qualifiée de réforme d’ampleur. Il s’agirait de coupler à ce recul de l’âge légal un rallongement de la durée de cotisation. Rappelons que, suite à la dernière réforme en date – celle dite Touraine de 2014 –, cette durée, aujourd’hui fixée à 167 trimestres, sera progressivement rehaussée jusqu’à un maximum de 172 trimestres, soit 43 années, dans le cas des générations nées à partir de 1973, et qui devraient donc partir à la retraite dès 2035.

Nous avons décidé d’ajouter 8 trimestres à cette durée, soit un total de 45 années de cotisation. Mais aussi, logiquement, de reculer de deux ans, de 77 à 79 ans, l’âge auquel le taux plein est automatiquement attribué, et la pension liquidée sans pénalité possible. Pour parachever le tout, nous avons modifié un dernier paramètre: le mode de comptabilisation du salaire annuel moyen (le SAM), cette référence qui, dans le régime général, sert à établir le montant de la retraite. Au lieu de ne retenir que les 25 meilleures années d’une carrière, nous avons estimé que ce seraient les trente meilleures, désormais, qui devraient être intégrées. De quoi abaisser automatiquement, et surtout discrètement, le niveau de pension servie.

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