C’était la mesure phare qu’avait promis de lancer Emmanuel Macron lors de la présidentielle de 2017 : substituer aux 42 régimes de retraite existants un unique régime, plus simple à gérer, donc moins coûteux. L’épidémie de Covid-19 et ses désastreuses conséquences sur l’économie ont eu raison de cette réforme, abandonnée courant 2020. Mais elle a vite fait place à une nouvelle mouture, moins ambitieuse, qui s’appuie principalement sur deux piliers : la suppression des régimes spéciaux (RATP, SNCF…) et, surtout, le report de l’âge légal de départ en retraite, qui passerait progressivement de 62 à 65 ans. Le tout devant être mis en œuvre dès l’été 2023, autrement dit demain.

C’est que le temps presse, nous explique-t-on : les quelque 10 milliards d’euros d’économie annuelle attendus en vitesse de croisière vont d’abord servir à combler les déficits à venir de la branche vieillesse de la Sécu (une trentaine de milliards d’euros d’ici à 2035), puis aideront à financer les autres ­réformes urgentes, comme celle de la ­dépendance. Pour faire passer la pilule, des mesures de justice sociale ont été ajoutées au projet : hausse des petites retraites, meilleure prise en compte de la pénibilité…

Il n’est toutefois pas sûr, tant les oppositions sont fortes chez les syndicats, que le calendrier soit tenu (un décalage de 1 an n’est pas à exclure), ni même que cette réforme voie le jour. Et si c’était le cas ? Voici, en regard des dernières informations connues, les conditions dans lesquelles vous pourriez partir à la retraite, avec les conséquences sur le montant de votre future pension.

Entrée en application

La réforme frappera toutes les personnes nées à partir de 1961. Contrairement à la précédente réforme présentée en 2020, qui prévoyait d’épargner tous ceux qui étaient à moins de 5 ans de la retraite, il n’y aura pas de délai de grâce cette fois : le nouveau texte de loi, s’il est voté dans les délais prévus (le gouvernement entend se donner plusieurs mois pour expliquer le projet et le négocier avec les partenaires sociaux), concernera tous les assurés nés à partir de janvier 1961, dont le départ en retraite est aujourd’hui autorisé dès l’âge de 62 ans, donc en 2023.

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