De la fourche à la fourchette, le secteur de la foodtech est vaste : il s’étend de la production de nourriture à l’ouverture d’un bistrot, en passant par la livraison des courses et la lutte contre le gaspillage. “Il y a six ans, cette thématique n’existait pas. Aujourd’hui, les consommateurs réclament des innovations alimentaires, quel que soit leur niveau de revenus”, note Jérôme Zlatoff, le directeur de Foodshaker, l’incubateur d’Isara, une école d’agronomie.

Conséquence, les investisseurs misent sur les foodtech en série A ou B (deuxième ou troisième tour de table). “Pour les créateurs et les créatrices, il y a de belles opportunités à saisir car les enjeux autour de l’alimentation sont énormes et les start-up ont des solutions à apporter”, poursuit Agathe Esposito, du réseau FoodTech qui ont organisé le salon Food Use Tech, en septembre à Dijon. Nos témoins, eux, tentent leur chance dans la boisson, le service et les nouveaux concepts. Dans la foodtech, il y en a pour tous les goûts.

Jusqu’à plus soif

Meriadec Buchmuller mise sur une reprise en trombe de l’activité économique : avec plusieurs dizaines de milliers d’euros, le chiffre d’affaires de Hysope, sa start-up, a égalé, en mai, celui réalisé sur toute l’année 2020, plombée par la pandémie. C’est en 2019 que le trentenaire, exconsultant en cabinet conseil, a décidé de lancer cette marque de boisson naturelle et bio, produite en France. Et ce n’est pas seulement l’intérêt pour la restauration qui l’a poussé à se risquer sur ce créneau dominé par Schweppes. "Le tonic est en plein essor en Europe depuis plusieurs années, porté par le succès des cocktails comme le gin tonic. Une lame de fond qui submerge la France", analyse l’entrepreneur.

Pour prendre la vague, Hysope, du nom d’une fleur faisant partie de ses ingrédients, joue l’alternative saine au géant du marché : moins de sucre, pas d’acidifiant et des arômes naturels concoctés par des artisans, à Grasse, dans les Alpes-Maritimes. La production est assurée par une PME de Cognac, en Charente. Vendue de 2,10 à 6,90 euros chez 650 cavistes, la gamme (quatre tonics et une Ginger Beer) a aussi investi les bars de certains palaces. En parallèle, le grossiste France Boissons la distribue auprès des bars et des restaurants demandeurs d’un tonic à la hauteur des gins "premium". Ses objectifs : atteindre 1 million d’euros de recettes cette année et le double en 2022. Une soif jamais étanchée.

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