C’es une situation pour le moins intenable à laquelle sont confrontés plusieurs salariés. Depuis six mois maintenant, quatre employés du supermarché Coccinelle situé à Is-sur-Tille, en Côte-d’Or, ont été abandonnés par leurs gérants, sans rupture de leur contrat de travail. Désormais sans rémunération, ces derniers ont donc décidé d’entamer une procédure judiciaire afin de pouvoir obtenir réparation.

Comme le rapporte France 3 Régions, tout débute en mars dernier. Faute d’approvisionnement, les rayons du supermarché ont commencé peu à peu à diminuer avant un nouveau tournant le 10 juin. Après des impayés de l’entreprise, le courant a été coupé empêchant la préservation des produits frais ou de faire tourner les congélateurs. Quant aux paiements, ceux-ci ne sont tout bonnement plus possibles puisque la caisse enregistreuse ne fonctionne plus. Une situation qui a laissé sans voix les salariés du supermarché, d’autant plus que les propriétaires de l’enseigne qui les emploient ne sont plus joignables.

Les salariés exigent leur salaire et des dédommagements

Face à cette situation devenue intenable, les cinq salariés ont donc exercé leur droit de retrait, tandis que quatre d’entre eux ont pris la décision d’entamer une action en justice. Toujours engagés par leur contrat de travail qui n’a jamais été rompu, et alors que leur dernière rémunération remonte à avril 2025, il leur est en effet impossible de trouver un nouvel emploi, ni même de prétendre à des allocations chômage.

C’est finalement sur les conseils de la CGT que tous se rapprochent d’un cabinet d’avocats pour leur action judiciaire. Cette dernière s’oriente ainsi contre la société Marceau Retail, propriétaire de trois magasins d’alimentation en France. Le verdict, prononcé par le Conseil des Prud’hommes de Dijon, est lui arrivé quelques semaines plus tard, le 25 juillet. Ainsi, dans une ordonnance en référé, la SARL a été condamnée à dédommager les quatre salariés. Outre les salaires impayés, sont réclamés des dommages et intérêts tout comme les frais de justice engagés par les plaignants, fait savoir Me Jean-Philippe Schmitt en charge de cette affaire. Mais pour l’heure, le dossier est loin d’être clos. En effet, alors que les comptes de la société sont à sec et qu’au siège de l’entreprise - qui est le domicile personnel de l’un des gérants - rien ne peut être saisi, une assignation en redressement judiciaire a été déposée au tribunal de commerce de Bobigny avec une audience prévue début novembre. L’avocat des salariés s’avoue toutefois confiant avec un dédommagement qui devrait intervenir avant la fin de l’année grâce à l’AGS, le régime de garantie des salaires.