
Pour décerner les 19 récompenses du Grand Prix Envi des indépendants , les aspirants lauréats ont d'abord déposé un dossier de candidature dans lequel ils devaient prouver leur passion, leur détermination et leur persévérance. Mais aussi l'originalité de leur offre et la valeur ajoutée pour leurs clients. Au total, le jury composé entre autres de Nathalie Balla, Eric Larchevêque, Catherine Barba, Fred Mazzella, et de personnalités de l’écosystème local des indépendants, a épluché plus de 400 candidatures par ville (Paris, Lyon, Nice, et Lille). A la clé pour les heureux gagnants : une visibilité accrue sur les réseaux sociaux, des espèces sonnantes et trébuchantes (de 300 à 1500 euros selon les prix), et un coaching avec Catherine Barba, la cofondatrice d'Envi. Pour participer à l'édition 2025, rendez-vous sur grandprixenvi.com/grand-prix-je-participe. Découvrez les lauréats de la dernière édition.
1er prix
- Foot’up
Robin Berge, la précision du tir

Passionné de sport, Robin Berge joue dans un club de foot depuis plus de 15 ans. Il occupe un poste de chef de projet chez Fnac Darty mais l’envie d’entreprendre le titille. Il franchit le pas, dans sa tête, et intègre une formation pendant six mois avant de démissionner. Il mûrit ainsi son projet et le développe le soir, après sa journée de boulot, et le week-end. Son idée ? Vendre des cibles de foot innovantes qui s’accrochent à des cages. «Je me suis inspiré du jeu vidéo Fifa. Enfant, j’ai passé des heures à jouer seul dans mon jardin ou dans ma chambre à faire le lien entre un match et une console et le réel», raconte le trentenaire. En plus du soutien d’Envi, il bénéficie d’un accompagnement de la CCI de Charente-Maritime, emprunte 60 000 euros à la banque. Son produit Foot’Up, fabriqué en France, est lancé à La Rochelle. «Une de mes satisfactions, c’est de voir les enfants s’éclater avec Foot’Up. Mon but consiste aussi à les faire sortir des jeux sur écran pour combattre la sédentarité.» Ce premier prix lui donne confiance et l’encourage à poursuivre le développement d’une deuxième offre : une cible à accrocher à la base d’un poteau vertical.
2ème prix
- Toit de Paris

Constance Fichet-Schulz, des objets perchés
Pas évident de quitter les plateaux de tournage après 15 ans de métier et de mettre de côté sa passion pour le cinéma. Constance Fichet-Schulz, pour des raisons personnelles, doit se réinventer. Sans réseau ni économies, elle réfléchit. «J’ai toujours été fascinée par l’artisanat et j’ai créé en 2019 la plateforme La fabrique de génie pour mettre en lien des artisans avec des particuliers. C’est enthousiasmant de fabriquer un objet chez un maroquinier, par exemple.» Le Covid la prend de court. Il lui faut une nouvelle fois construire une activité. Elle se souvient d’un souvenir rapporté par ses parents, un morceau du Mur de Berlin. C’est le déclic. Elle lance Toit de Paris, structure pour laquelle elle gagne le 2e prix. «Aujourd’hui, les couvreurs remplacent le vieux zinc par du neuf. Je récupère ces pièces et les transforme en objets pour raconter une histoire». Après un premier prototype, réalisé par l’atelier nantais Boscher, elle met son site en ligne. Constance Fichet-Schulz profite de l’inscription, sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, des savoir-faire des couvreurs-zingueurs et des ornemanistes parisiens pour communiquer. Depuis, les ventes explosent !
3ème prix
- Helmut

Mathieu Libessart, drôles de protections
Une chute de trottinette comme déclic. Lorsque sa fille de 7 ans, Anna, tombe et se casse une dent, elle fait une fixette sur le port du casque. Un accessoire fonctionnel, certes, mais souvent tristoune. Anna a la bonne idée de rendre le sien plus fun, en enfilant son bonnet de piscine autour. Et ça marche ! Une aubaine pour Mathieu Libessart, pluri entrepreneur et toujours à l’affut d’un bon projet. Il emmène Anna au marché Saint-Pierre, à Paris, achète des tissus et réalise un prototype chez un couturier. Dans la rue, les réactions positives l’encouragent à voir plus loin. «J’ai acheté les 20 casques de vélo et de ski les plus vendus, je les a envoyé au Portugal et ils ont fabriqué un protège casque universel», explique-t-il. Il lance ensuite Helmut, avec un capital de 30 000 euros, et un site marchand. Il a vendu 7 000 pièces en un an, à 25 euros. «Au-delà du projet économique c’est une histoire d’amour, une envie de transmettre à ma fille des valeurs.» Aujourd’hui, Mathieu Libessart cherche un partenaire pour accélérer le développement de ce produit. «J’ai atteint mon max de compétences car ma force n’est pas le retail. Je dois trouver quelqu’un qui a envie de partager les valeurs d’Helmut.» Et compléter ainsi la gamme existante de pochettes bananes, de valises et autres accessoires.
PARIS
- Prix de la reconversion

Consultante, Anaïs Sanglier, le changement c’est maintenant
Son parcours atypique séduit. D’abord fonctionnaire dans les relations internationales, puis la tech, chez Uber, Anaïs Sanglier démarre des missions freelance alors qu’elle vient de s’installer à Jérusalem. «J’ai commencé à accompagner des start-up dans leur développement à l’international en full remote, en portage salarial», raconte la consultante. Depuis son retour en France, elle élargit sa clientèle et cible aussi des groupes comme La Poste. «Je fais de la conduite du changement pour des entreprises en forte croissance, je les aide à implémenter, à structurer les équipes.» Elle s’interroge beaucoup sur l’avenir du management de transition et regrette le manque de visibilité sur 2025. Le Prix de la Reconversion Envi la booste pour s’associer avec d’autres indépendants ou une seule personne. Dans les deux cas, elle souhaite évoluer pour se sentir moins seule dans sa vie professionnelle.
- Prix du commerce indépendant

Oyat, Astrid Paquet, tête chercheuse
Une question de contact. Astrid Paquet, qui vient de remporter le Prix du commerce indépendant, aime rencontrer des gens, discuter, conseiller. Elle quitte son job, dans les cosmétiques, et se fait accompagner par une coach pendant près de 4 mois. «Ces séances encadrées révèlent chez moi un attrait particulier pour l’autre, la prescription de marques et de tendances, le côté écoresponsable», se souvient-elle. Motivée, elle réunit les fonds – 150 000 euros –, suit la formation de 6 mois Les élévateurs sur les commerces de proximité.
En septembre 2021, la parisienne ouvre la boutique Oyat. Dans ce commerce de quartier, Astrid Paquet propose une sélection de marques confidentielles de cosmétiques, mode et déco comme Les Sublimes, Versatile Parfums, Oustao, etc. Le bouche-à-oreille via Instagram fonctionne bien et les ventes en ligne, sur le site, décollent. «L’indépendance est une expérience plaisante mais c’est plus dur aussi car je suis seule à prendre des décisions.»
- Prix de l’initiative originale

Spiridon, Franck Tuil, toujours dans la course
L’univers de l’entertainment est son domaine. Après une carrière dans la musique, la mode et les jeux vidéo, Franck Tuil choisit de lier sa passion de la course à pied à une nouvelle activité. «Dans ma famille, j’étais le seul salarié», raconte-t-il, «j’avais une obsession pour Spiridon, une marque suisse culte pour les historiens du sport et ceux qui s’intéressent à la culture du running.» Pendant deux ans, il effectue les démarches pour se lancer à Paris, réunit 200 000 euros de fonds. «J’ai récupéré les droits auprès des ayants droits, retrouvé le graphiste historique aux Etats-Unis et le fondateur de la revue Spiridon en Suisse.»
Il reprend les codes de la griffe et fabrique une dizaine de modèles techniques, des chaussettes à la casquette. Chaque année, il l’enrichit de nouvelles pièces au style vintage. «Pour moi, une entreprise, même indépendante, doit avoir un impact. Il est donc obligatoire de m’appuyer sur une charte avec un impact sociétal et écologique. Aussi, nous fabriquons dans l’Union européenne. Aujourd’hui, dans le textile sportif, seulement 5% est produit en Europe», souligne-t-il. La marque séduit et est distribuée dans 60 pays.
Le lauréat du Prix de l’initiative originale déborde de projets dont de belles collaborations avec d’autres marques. Avec, en ligne de mire, «le rêve de ressortir le magazine Spiridon de manière qualitative mais cela nécessite des financements importants et cela va prendre du temps. J’ai une vision de l’entreprenariat où je me laisse le temps et reste prudent.» Comme dans une course de fond.
- Prix de l'indépendante

Horlogère, Leslie Villiaume, reine des aiguilles
Son parcours est étonnant. Diplômée en sciences et techniques et en histoire et civilisations comparées, Leslie Villiaume n’hésite pas à satisfaire sa curiosité pour suivre une formation pratique en horlogerie. Et devient horlogère, spécialiste des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècle, dans un milieu plutôt masculin. Passionnée par la mécanique et l’histoire, elle occupe aujourd’hui une drôle de fonction au château de Versailles où elle s’occupe de remonter les pendules. Parallèlement, l’artisane reçoit dans son atelier parisien du 11e arrondissement. La jeune femme, qui vient de remporter le Prix de l’indépendante, répare, restaure et conseille les propriétaires de vieilles montres. Pour le grand bonheur des amateurs.
LYON
- Prix de l'indépendante

Poussière des Rues, Céline Favre, papetière arty
Après des études aux Beaux-Arts, à Lyon, Céline Favre se dirige vers l’humanitaire avant de devenir éducatrice spécialisée. Très créative, elle ne cesse de dessiner et fabriquer des bijoux. En 2016, après la naissance de sa fille, elle commence la sérigraphie. Tout s’enchaîne. Démission et création d’une activité de customisation d’emballages. Le bouche-à-oreille fonctionne bien et si tout s’arrête pendant la Covid, la créatrice reprend ses outils dès que possible et vend en ligne des cartes, des boîtes joliment décorées. Elle ouvre rapidement une boutique à Lyon, Poussière des Rues, et y installe un atelier, déménage pour un espace plus grand.
Aujourd’hui, sa structure emploie 4 salariés et ses produits sont distribués par plus de 250 revendeurs. L’an dernier, Envi lui propose de postuler au prix qu’elle remporte dans la catégorie Indépendante. «Je suis ravie de vivre de mon activité. Je dessine toutes les illustrations mais nous sommes tous polyvalents», commente Céline Favre. «Nous allons proposer de la papeterie sur mesure pour des cérémonies, par exemple.» Une manière de redonner goût au papier.
- Prix du commerce indépendant

Craie Craie, Célia Reubrecht, des objets archi beaux
«Le métier d’architecte d’intérieur intègre la rénovation d’un espace et la décoration», indique la fondatrice de Craie Craie. En 2021, Célia Reubrecht ouvre son cabinet avant de décider, deux ans plus tard, de faire de la curation d’objets. «Je me suis dit qu’il fallait que j’ouvre un lieu physique et proposer de la petite et moyenne déco, des chaises aux bougeoirs, le tout dans un univers joyeux», raconte-t-elle. La CCI de Lyon l’accompagne dans le projet et son «parrain», créateur des boulangeries Jules, lui apporte des conseils judicieux. Pour lancer son activité, l’architecte investit environ 200 000 euros pour rénover ses bureaux et le concept store. «Ce que j’aime, c’est avoir des coups de cœur pour des artistes et les faire découvrir, d’être en contact direct avec les clients, de voir un univers se développer au sein d’un appartement ou d’une maison.» L’obtention du Prix du commerce indépendant lui permet de bénéficier des réseaux et d’échanger avec les équipes d’Envi. Et de conforter son envie d’étendre le concept de sa boutique à d’autres villes.
- Prix de l’Initiative originale

Mission Opéra, Caroline MacPhie, passion opéra
Faire découvrir une discipline artistique considérée comme élitiste. La démarche de Caroline MacPhie enchante les novices. Cette artiste lyrique écume les scène nationales et internationales pendant 15 ans. Formée au conservatoire, elle suit une trajectoire classique. «Ces huit dernières années, installée en France, j’ai commencé à travailler en entreprise en parallèle car je savais que je ne pouvais pas chanter pour toujours et j’ai eu envie d’explorer d’autres chemins comme l’entrepreneuriat», commente la jeune femme. Elle commence à développer Mission Opéra Entreprises, des ateliers de coaching à travers le chant. «Je suis passionnée par le sujet du potentiel, de l’engagement et de la communication.» Parallèlement, elle crée Mission Opéra France en 2019 pour que «l’opéra devienne un tremplin pour les jeunes talents». A ce jour, elle a déjà touché 600 jeunes dans la région Auvergne Rhône-Alpes et elle double le nombre de projets chaque année. Le 20 février dernier, elle a organisé la première de l’opéra La Traviata, à Valence, après avoir coaché 50 jeunes en résidence artistique. Une reconnaissance, doublée par le Prix de l’Initiative originale.
NICE
- Prix de l’initiative originale

Pistache , Franck Soula, bec sucré
Un lancement calculé pour minimiser les risques. La réflexion menée par Franck Soula porte ses fruits. Aujourd’hui, il ne regrette en rien ses années de salarié dans une banque d’investissement, ni son quotidien à Paris. Depuis l’arrière-boutique de sa boulangerie niçoise, Pistache, la vie de bureau lui semble bien loin et il se félicite de remporter le Prix de l’initiative originale. L’aventure démarre pendant le Covid et son envie d’entrepreneuriat se concrétise grâce à un CAP boulanger, passé en candidat libre, parallèlement à son job. «Dans la foulée, je m’inscris au CAP pâtissier, je monte un business plan et je démissionne», raconte-t-il. Il déménage avec sa compagne dans la Cité des anges, s’inscrit immédiatement dans les structures qui aident les créateurs d’entreprise et rencontre Marie et Jérémy.
Ensemble, ils trouvent le local idéal après plusieurs déconvenues dans le quartier du port. Ils investissent leurs économies – 60 000 euros et un prêt de 10 000 euros – et se mettent aux fourneaux. Marie prépare la pâtisserie, Franck la viennoiserie et Jérémy, l’offre salée. «Nous avons beaucoup travaillé, l’entreprenariat c’est un marathon, et désormais, nous avons deux apprentis et un stagiaire en reconversion. Nous souhaitons casser les codes de la pâtisserie haut de gamme avec des prix justes, pas de colorants et uniquement des produits de saison», ajoute Franck Soula. Un business équitable
- Prix du Commerce indépendant

Ici Concept Store, Anne Grégoire, l’étiquette éthique
Faire une pause pour se renouveler professionnellement. Après avoir travaillé pendant près de 30 ans dans la banque, Anne Grégoire rêve de tout autre chose, d’un lieu où rassembler des créateurs écoresponsables et organiser des événements et ateliers autour du bien-être. «J’ai bénéficié d’un accompagnement en tant que créateur d’entreprise, à l’ISCE à Nice, pendant six mois. A la fin, nous avons présenté un business plan devant des professionnels. J’ai ensuite été contactée par une banque, présente dans le jury, qui voulait me soutenir», raconte-t-elle.
Pour se lancer, Anne Grégoire dispose de 60 000 euros et d’un prêt de 50 000 euros. Elle trouve un local et ouvre Ici Concept Store en 2023 derrière le quartier Jean Médecin. «Je présente les créations de 60 marques locales et des marques chinées. » Le Prix du Commerce indépendant lui redonne de la visibilité. « Le guide Lonely Planet nous a même sélectionné et la clientèle étrangère vient !», se félicite-t-elle.
- Prix de la reconversion

Meli Consulting, Nathalie Chiurulla, la tech au féminin
Son dernier poste de directrice générale en cybersécurité l’a motivée à franchir le pas à la fin 2022. «J’avais envie d’avoir ma propre structure pour faire les choses à ma façon. De plus, le sujet des femmes dans le milieu de la tech me tenait à cœur. J’ai vécu la discrimination et le sexisme. J’ai beaucoup appris sur le comportement de mes collègues masculins et je me suis rendue compte que les femmes n’ont pas les réflexes pour obtenir un bon salaire et les postes haut placés», raconte Nathalie Chiurulla, ingénieure de formation.
Elle décide ainsi de créer la société de conseils Meli Consulting qui recrute seulement des femmes aux compétences techniques. Aguerrie sur tous les aspects financiers d’une entreprise, la quadra a eu de bonnes surprises en prospectant auprès de ses clients. «Aujourd’hui, j’ai constitué un fichier de 1 000 candidates et j’emploie 8 salariés chargés de gérer les missions.» Nathalie Chiurulla envoie les recrues chez des clients ouverts à la diversité, leur finance des formations sur le développement des soft skills. Grâce au Prix Envi de la Reconversion, elle participe à des réunions, sort de sa solitude professionnelle. «Cela crée du lien et un collectif positif», conclut-elle.
- Prix de l’indépendante

L’Opticienne verte, Florence Girard, l’œil aguerri
Promouvoir le made in France. La décision prise par Florence Girard, après une dizaine d’années à vendre des montures fabriquées en dehors de l’Europe, porte ses fruits. La jeune femme, installée à Antibes, crée sa marque L’Opticienne verte, en 2021, grâce à des fonds récoltés sur Ullule. «J’ai commencé par une ligne de monture à prix juste, à 229 euros. La collection se compose de 50 pièces par modèle, conçues dans le Jura», explique-t-elle. Elle vend sur Internet et à domicile.
En juin 2023, elle ouvre une boutique physique pour diffuser ses deux modèles et «ceux d’autres créateurs français qui partagent les mêmes valeurs. Notamment ceux qui privilégient des matériaux écologiques.» Les clients découvrent ainsi des petites griffes comme Naoned ou Friendly Frenchy, faits main à Nantes en coquillage, Shelter Manufacture, eio (en plastique recyclé). Enthousiaste et ravie de cette aventure, Florence Girard se souvient de ses premiers pas d’entrepreneure et de «son syndrome de l’imposteur». Le Prix de l’indépendante lui offre une reconnaissance dont elle avait besoin et la fait connaître localement. «Aujourd’hui, la boutique cartonne et ma plus grande satisfaction c’est de voir que des consommateurs sont de plus en plus sensibles à la qualité et aux produits alternatifs.»
LILLE
- Prix de la reconversion

Open your cam, Clémentine Duriez, dénicheuse de métiers
La Rambo de la vidéo. Le surnom de Clémentine Duriez lui va comme un gant. La jeune femme, fondatrice de Open your cam, réalise des vidéos décalées pour des entreprises. Objectif : mettre en avant leurs métiers mais autrement. «Après avoir étudié la médecine et le droit, je suis devenue courtier dans l’immobilier mais ce n’était pas pour moi. Je me suis formée à la vidéo et je me suis lancé le défi de tester les 11 700 métiers répertoriés par France Travail avant ma retraite», raconte-t-elle. Elle privilégie les activités atypiques – cordiste dans une église, télépilote pour drone pour la cartographie, verrier au chalumeau, etc. - et teste toutes les tâches d’une profession. «Je kiffe ma vie, je vis des expériences de dingue, enrichissantes, j’ai créé un job qui n’existait pas et qui m’éclate.» Une réussite, alors qu’elle vient de remporter le prix de la Reconversion. Toutefois, comme elle le relativise, «il ne faut pas abandonner et être capable de se relever à chaque chute même en cas de traversée du désert, il est essentiel de s’adapter.»
- Prix de commerce indépendant

3 P’tits Chats Pounette , Marie-Christine Benaichouba, soutien de familles
Rendre service aux jeunes parents. Marie-Christine Benaichouba, à la tête de 3 P’tits Chats Pounette, à Forest-sur-Marque, près de Lille, a mûri son projet alors qu’elle était en poste dans une enseigne de la grande distribution. Pendant six mois, elle bénéficie des conseils et de l’accompagnement de BGE pour affiner son dossier. «Le fait d’être accompagnée m’a rassurée et permis de franchir le pas», se souvient-elle. La quarantenaire investit 40 000 euros dans son entreprise. Elle loue un local de 200 m2, propose une petite restauration, des jeux et ateliers pour permettre aux parents de s’offrir une pause sans avoir à surveiller leurs petits, une boutique avec des objets de déco, des ateliers. «Je vois des familles heureuses d’être là, cela répond à leurs besoins, et j’aime les rencontres», se félicite la fondatrice des lieux. Reste à gagner en notoriété. Le prix Envi du Commerce indépendant devrait jouer en sa faveur. «Cette récompense m’apporte une visibilité auprès de la presse locale et une attachée de presse relaie mes initiatives», apprécie-t-elle.
- Prix de l’Indépendante

Raw Woodworking, Lucie Delorme, le bois c’est son affaire
Son attrait pour la matière n’a cessé de croître au fil des années. Lucie Delorme a fini par délaisser son métier de journaliste à La Voix du Nord, à Lille, pour se lancer dans une activité manuelle. «J’ai créé Vozer, un média en ligne, j’aimais mon métier mais je travaillais 80 heures par semaine et c’était trop pour moi en tant que jeune maman. Parallèlement, j’ai toujours fabriqué des meubles en regardant des tutos sur youtube», raconte-t-elle. Sans vouloir se fermer la porte, elle passe par Transition Pro pour s’inscrire à un CAP ébénisterie et bénéficie du salariat pendant un an. «Mon année de CAP m’a permis d’établir un plan d’attaque. J’ai été très accompagnée par Transition Pro, j’ai fait un prêt d’honneur via le réseau Initiatives et apporté 15 000 euros pour acheter les machines, investir dans de la communication et faire un stock de matière première.»
Des amis passent une première commande – une bibliothèque de 3 X 3 m qu’elle termine chez elle – et le bouche-à-oreille opère. A la tête de Raw Woodworking, Lucie Delorme prospecte également sur les réseaux sociaux. Excellente communicante, elle filme la réalisation de tous ses meubles qu’elle diffuse ensuite. «Je me lève tous les matins en me disant je vais créer toute la journée. Le travail manuel, c’est une autre forme d’intelligence, cela m’épanouit beaucoup.» Lauréate du Prix de l’Indépendante, elle profite de cette reconnaissance «pour soigner son syndrome de l’imposteur et gagner en visibilité». Il lui reste désormais à apprendre à gérer son temps et à s’octroyer des moments libres.
- Prix de l’initiative originale
Coco Cooking, Romain Sion, l’appli gourmande
Les flemmards adorent l’idée de ce jeune lillois. Romain Sion, lauréat du Prix de l’initiative originale, a créé l’appli Coco Cooking. Le principe ? En échange d’une photo de plat posté, les cuisiniers du jour gagnent des points, convertibles en argent (un plat = 35 points, 35 centimes = 200 points). Une façon ludique de développer le fait maison auprès des plus jeunes.
Avec Coco Cooking, le solopreneur anime une communauté de plus de 100 000 utilisateurs. Il lance régulièrement des défis, sponsorisés ou pas par des marques food, incite à partager des recettes et à commenter les recettes publiées. Miam !
Méthode de sélection
Pour décerner les 19 récompenses du Grand Prix des indépendants Envi, les aspirants lauréats ont d'abord déposé un dossier de candidature dans lequel ils devaient prouver leur passion, leur détermination et leur persévérance. Mais aussi l'originalité de leur offre et la valeur ajoutée pour leurs clients. Au total, le jury composé entre autres de Nathalie Balla, Eric Larchevêque, Catherine Barba, Fred Mazzella, et de personnalités de l’écosystème local des indépendants, a épluché plus de 400 candidatures par ville (Paris, Lyon, Nice, et Lille). A la clé pour les heureux gagnants : une visibilité accrue sur les réseaux sociaux, des espèces sonnantes et trébuchantes (de 300 à 1 500 euros selon les prix), et un coaching avec Catherine Barba, la cofondatrice d'envie. Pour participer à l'édition 2025, rendez-vous sur grandprixenvi.com/grand-prix-je-participe

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