
L’année dernière, les compagnies aériennes européennes ont utilisé de nombreux prétextes pour ne pas indemniser les passagers confrontés à des retards ou des annulations de vols. D’après une étude menée par AirHelp et relayée par AirJournal, en dépit de la législation européenne en vigueur, plus de 52 % des demandes d’indemnisation pourtant éligibles ont été rejetées. Ainsi, dans le cas où les 2,5 millions de passagers éligibles à une compensation en France avaient engagé une procédure, 1,3 million d’entre eux se seraient vu refuser l’indemnisation à laquelle ils pouvaient prétendre.
Si l’on s’intéresse aux motifs de non-indemnisation, le plus fréquent est l’absence totale de réponse (26 %). En effet, plus d’un quart n’ont jamais reçu de retour de leur compagnie aérienne. Viennent ensuite les conditions météorologiques défavorables alors qu’aucune preuve tangible (vents violents, intempéries avérées) n’était observée sur l’itinéraire des vols concernés (21 %). Les autres arguments infondés sont l’attribution du retard au contrôle aérien sans fondement, les problèmes techniques évitables ou encore le rejet de documents valides.
Des compagnies souhaitent relever le seuil de retard indemnisable de 3 à 4 heures
«Ces pratiques ne sont pas marginales mais traduisent une stratégie généralisée visant à réduire les coûts liés aux indemnités obligatoires», explique AirHelp. Le Parlement européen doit examiner et voter, d’ici la fin de l’année, la révision du règlement (CE) n° 261/2004, visant «des seuils de retard plus longs, une réduction des indemnités et des délais de réclamation plus stricts». Certaines compagnies aériennes souhaitent notamment relever le seuil de retard indemnisable de 3 à 4 heures, voire jusqu’à 6 heures pour les vols long-courriers. En attendant, elles contournent la réglementation actuelle avec des pratiques systématiques de rejet arbitraire.
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