
Alors que le chèque énergie est censé soutenir 5,6 millions de foyers en situation de précarité énergétique, 18 associations ont récemment dénoncé des changements susceptibles de restreindre l’accès à cette aide. Dans un communiqué commun publié mi-octobre, ces organisations associatives affirment que «le chèque énergie est désormais frontalement attaqué par le gouvernement». Ce mécontentement fait suite à l’annonce que, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, l’automatisation de l’envoi du chèque aux nouveaux bénéficiaires ne serait plus systématique.
Le gouvernement envisage de remplacer l’automatisation par une inscription sur une plateforme numérique pour les nouveaux bénéficiaires. Or, les chiffres montrent qu’en 2024, seuls 3 % des nouveaux bénéficiaires ont réussi à obtenir leur chèque via ce système. Ce faible taux de réussite souligne, selon les associations, le manque de communication et les difficultés d’utilisation de cette plateforme pour les ménages les plus précaires, pour lesquels l’accès à Internet ou la maîtrise des outils numériques peut être limité. Ce changement arrive en parallèle avec la fin de la taxe d’habitation, compliquant l’identification des occupants de chaque logement pour ajuster correctement le montant du chèque.
La suppression du versement automatique pourrait exclure des ménages précaires
Pour les signataires de la tribune, les bénéficiaires du chèque énergie ne doivent pas pâtir de ces changements administratifs. Composé majoritairement de ménages vivant sous le seuil de pauvreté, ce public vulnérable pourrait être pénalisé par la suppression de l’envoi automatique, sans lequel le risque d’oublier des foyers éligibles est élevé. Les associations rappellent que, faute d’une aide appropriée, ces foyers risquent d’être encore plus exposés à la précarité énergétique, à un moment où les coûts de l’énergie restent élevés.
Les associations demandent donc à l’État de revenir à un système automatisé d’attribution en croisant les données fiscales des ménages. Elles préconisent l’utilisation du revenu fiscal de référence et du nombre de parts fiscales pour déterminer l’éligibilité et calculer le montant du chèque. Cette mesure permettrait de garantir que chaque foyer ayant un revenu de référence inférieur à 11 000 euros par unité de consommation reçoive son chèque, sans risque d’oubli.
Les associations plaident pour une aide renforcée
Les organisations signataires ne se contentent pas de demander le maintien du versement automatique. Elles plaident également pour la mise en place d’une enveloppe budgétaire suffisante, permettant de revaloriser le montant du chèque énergie et de mieux soutenir les ménages en difficulté. Pour les bénéficiaires actuels comme pour ceux de la campagne 2025, elles insistent sur la nécessité de ne pas imposer de démarche préalable pour obtenir l’aide. En outre, les associations demandent la prolongation de la plateforme numérique de 2024 au-delà du 31 décembre pour aider les nouveaux bénéficiaires à effectuer leurs démarches en toute sécurité.
Cette revalorisation pourrait s’avérer cruciale, alors que le montant du chèque énergie varie actuellement entre 48 et 277 euros selon les ressources et la composition des foyers. Face à la flambée des prix de l’énergie, les associations estiment que cette aide doit être augmentée pour répondre aux besoins croissants des familles les plus modestes.
















