Plan d'épargne retraite : un double avantage fiscal et financier pour votre avenir

Mais il ne faut pas compter uniquement sur cet avantage fiscal. L'objectif premier d'un PER est avant tout de faire fructifier votre épargne pour obtenir un complément de revenu une fois à la retraite. Aussi, la performance promise est à regarder de près ! Pour ce qui est de sa composition, le PER s'apparente à l'assurance vie, avec d'un côté la possibilité d'investir dans des fonds garantis en euros – sans risque de perte en capital –, et de l'autre dans des supports financiers divers (unités de compte ou UC investies en actions, obligations, immobilier, etc.) sur lesquels votre capital n'est, à l'inverse, pas garanti. Du côté des fonds euros, le rendement à attendre est en règle générale légèrement inférieur à ce qu'il est en assurance vie : 2,4% en 2023 pour les PER (4,3% pour le meilleur), contre 2,6% pour l'assurance vie.

Cette dernière laisse en effet la possibilité de sortir son argent à tout moment. Les assureurs ont donc tendance à «gonfler» le rendement servi – en puisant dans leurs réserves – afin de conserver leurs clients. Stratagème inutile avec un PER, puisque l'épargne y est bloquée. Le rendement des fonds euros est de ce fait plus proche de ce que génère réellement le portefeuille des assureurs. Une chance pour les futurs clients, car il est ainsi plus facile de distinguer quels sont les meilleurs ! Pour 2025, le taux moyen servi devrait ainsi avoisiner les 2,3%, soit légèrement moins que les 2,5% attendus sur les fonds euros en assurance vie. Ce qui rapportera aux épargnants un peu plus qu'une inflation attendue à 2% sur l'année.

Sélection des 9 PER parmi les plus performants du marché, selon le mode de gestion

(1) UC = unités de compte, soit tous les supports financiers du contrat, hors fonds garanti en euros. (2) Performances nettes de frais de gestion.

Un rendement «réel» attendu de 0,3% est loin d'être mirifique, mais l'utilité des fonds euros au sein d'un PER ne s'arrête pas à leur performance. Avec la garantie en capital, vous êtes assuré de toujours retrouver les sommes que vous placez. Une option de choix pour les plus allergiques au risque. Mais une part d'épargne sécurisée est aussi un matelas nécessaire pour les plus aventureux, qui optent pour des supports financiers à risques comme les fonds d’actions par exemple. Avec le fonds en euros, ils peuvent en effet équilibrer leur risque, de sorte à ne pas arriver à la retraite avec un capital inférieur à la mise de départ.

Avec le PER, vous pouvez opter pour une gestion financière libre, et c’est vous qui ferez le choix de vos supports financiers et leur répartition. Vous pourrez aussi, pour ceux qui n’ont pas le temps, pas les connaissances ou pas envie de s'embêter, opter pour la gestion profilée à horizon. Elle s’applique automatiquement si vous n’avez rien précisé. Si vous n’en voulez pas, il faut le préciser formellement. Ici, c’est l’assureur qui va piloter votre contrat financièrement parlant, selon un principe simple : à mesure que vous approchez du départ en retraite, les fonds en euros vont prendre mécaniquement de plus en plus de place au sein de votre portefeuille, afin de sécuriser votre capital, et, à l'inverse, la part investie en UC va diminuer.

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Si ce principe est le même pour tous, il est en revanche possible de conserver une plus grande proportion de fonds euros ou d'UC selon le profil de risque que vous aurez choisi : «prudent» pour les plus rétifs au risque, «équilibré» pour une tolérance modérée, «dynamique» pour ceux souhaitant prendre plus de risques, et enfin «offensif» pour avoir l'allocation la plus risquée possible. On conseille généralement aux souscripteurs les plus jeunes de choisir un profil de risque plus dynamique, car «le temps joue statistiquement en faveur des investisseurs, confie Gauthier Haem, directeur commercial chez Yomoni. Il est donc contre-productif de faire un investissement 100% fonds euros à 30 ans de la retraite.»

Les actifs risqués sont en effet les plus performants sur le long terme : sur les 40 dernières années, ce sont les actions qui ont affiché la meilleure rentabilité, avec 12,4% de rendement par an, selon l'Institut de l'épargne immobilière et foncière (IEIF). Les épargnants les plus jeunes – et a fortiori en profil dynamique et offensif – verront ainsi leur PER mécaniquement garnis de davantage d'actions, d'obligations, d'ETF (des instruments financiers qui répliquent la performance d'un indice, comme le CAC 40, par exemple) ou encore de private equity, depuis peu obligatoire dans les contrats.

Attention, cette gestion profilée à horizon est très conservatrice, ce qui peut ne pas convenir à tout le monde. Les dernières années avant votre retraite, vous n’êtes en effet plus investis que sur le fonds en euros pour éviter toute déconvenue au moment où vous partez à la retraite. C’est rassurant, mais pas forcément très rémunérateur ! «Avec 20 ou 30 ans d'espérance de vie devant soi à 50 ans, il est encore temps de prendre des risques, en restant investi sur les marchés financiers», préconise Gilles Belloir. Si c’est votre souhait, alors il faudra alors reprendre les rênes et basculer d’une gestion profilée à une gestion libre. Vous pourrez ainsi maintenir une partie de votre investissement en actions par exemple, quel que soit votre âge et même si vous êtes à la veille de votre retraite.

Dernier point de contrôle : le niveau des frais, car sur une durée d'épargne si longue, ils peuvent considérablement rogner votre performance. «En les réduisant au maximum, on s'assure toujours davantage de rendement possible», rappelle Gauthier Haem. Pour les frais de gestion, ponctionnés chaque année, on trouve des frais inférieurs à 1% sur les meilleurs contrats du marché. Et pour les frais sur versement, ayez en tête que certains acteurs n’en prélèvent aucun

Fiscalité : identique à celle de l’an dernier.