
Patricia, lectrice de Capital nous adresse la question suivante : «Bonjour, j'ai 49 ans, divorcée, avec deux enfants à charge, et actuellement non imposable. Après différentes recherches, j'ai souscrit l'année dernière un plan d’épargne retraite (PER), car je n'avais jusqu'à présent pas préparé ma retraite. J'ai opté pour la gestion pilotée, mais je ne suis pas convaincue d'avoir fait le bon choix. Qu'en pensez-vous ?»
Bonjour Patricia, et merci pour votre question. Si vous nous la posez, c'est sans doute parce que vous avez opté pour la gestion pilotée dite «à horizon», qui est l'option qui s'applique par défaut sur un PER. Elle consiste à laisser à votre assureur la liberté de choisir vos investissements, mais avec la mission d'exclure progressivement les plus risqués (actions, immobilier, etc.) à mesure que vous vous rapprochez de la retraite. Ceci afin que vous ne perdiez pas, si proche du départ, une partie significative de votre capital. Problème : ces investissements risqués sont aussi ceux qui peuvent vous rapporter le plus.
Vous vous demandez donc, Patricia, si votre PER en gestion pilotée va être suffisamment performant pour vous constituer le complément de retraite que vous souhaitez d'ici votre départ, qui n'est plus si lointain. Pour savoir si votre choix a été judicieux, il convient d'abord de mettre le nez dans votre contrat : tout d'abord, «il faut regarder sa performance sur au moins les 5 dernières années, et jusqu'à 10 ans en arrière si possible, et y enlever les frais, pour avoir une idée claire de ce que peut vous rapporter votre PER dans les années à venir», préconise Yves Conan, directeur général du courtier en ligne Linxea. Des informations que peut vous fournir votre assureur ou courtier.
Certes, les performances passées ne présagent jamais des performances futures, mais consulter cet historique vous permet au moins de voir si votre contrat a déjà produit le niveau de rendement auquel vous vous attendez à peu près. Si tel est le cas, vous n'avez a priori pas besoin de modifier votre gestion. Dans le cas contraire, vous pouvez réfléchir à changer de profil de risque. Si vous avez par exemple opté pour un profil «prudent» ou «équilibré», vous pouvez demander à passer à un profil «dynamique».
Plus vous prenez des risques, meilleur est votre rendement
En effet, même si la gestion pilotée à horizon est programmée pour vous délester progressivement des actifs risqués, vous en conserverez une part plus importante en profil «dynamique» : jusqu'à 50%, par exemple, à moins de deux ans de la retraite, selon la réglementation en vigueur. A la clef : une performance moyenne supérieure. Selon le site Good Value for Money, les profils «dynamiques» en gestion pilotée à horizon ont affiché en 2023 un rendement moyen de 7,71%, contre 6,49% en profil «équilibré» et 5,38% en «prudent».
Si vous espérez un niveau de performance supérieur, ou que vous étiez déjà en profil «dynamique», deux possibilités s'ouvrent à vous. D'abord, changer de mode de gestion : passer de la gestion pilotée à horizon à la gestion pilotée «classique» ou «profilée». L'avantage : si vous optez pour un profil dynamique, vous garderez l'allocation qui y est associée jusqu'à la liquidation de votre contrat. Une façon, donc, de supprimer le principe de la désensibilisation au risque progressive, qui est propre à la gestion pilotée à horizon. Seconde possibilité, si vous souhaitez avoir totalement la main sur votre allocation pour générer potentiellement encore plus de rendement, vous pouvez opter pour la gestion libre, ce qui implique de choisir vous-même les supports sur lesquels vous investissez.
Mais attention, car la gestion libre demande du temps et une connaissance des investissements financiers, raison pour laquelle, d'ailleurs, la gestion pilotée existe ! Si vous souhaitez toutefois vous inspirer d'une allocation-type en gestion libre à dix ans de la retraite, vous pouvez composer votre PER ainsi : 50% de fonds euros, 30% d'actions de grandes entreprises internationales, et à 20% d'autres actifs risqués, mais diversifiés : immobilier, private equity, etc. Vous supporterez donc un risque de perte en capital de 50% de votre portefeuille, quand en fin de carrière, ce risque doit par exemple tendre à ne plus dépasser 30%, en gestion profilée à horizon «prudente», selon la réglementation rappelée par l'Autorité des marchés financiers (AMF).
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