Qu’est-ce qu’un parent isolé ?

Mère isolée ou père isolé : définition

Une personne est considérée comme parent isolé dès lors qu’elle vit seule et qu’elle a à sa charge un ou plusieurs enfants, ou encore une personne invalide qu’elle a recueillie sous son toit (article L.524-2 du Code de la Sécurité sociale). Ce statut peut être attribué à une personne divorcée, célibataire ou séparée, qui assume seule la responsabilité de ses enfants.

Les veuves ou veufs sont aussi considérés comme des parents isolés, mais bénéficient d’avantages fiscaux de nature différente.

Cas d’un parent isolé vivant avec un proche

Toute personne en couple (mariée, pacsée ou en concubinage) ne peut pas être considérée comme parent isolé. En revanche, une personne qui cohabite avec un membre de sa famille, descendant ou ascendant, peut avoir le statut de parent isolé. Pour l’administration fiscale précise que la condition est appréciée au 31 décembre de l’année d’imposition.

Quels sont les effets du statut de « parent isolé » ?

Une majoration du quotient familial pour réduire l’impôt sur le revenu

Le statut de parent isolé permet de bénéficier d’une demi-part supplémentaire lors du calcul du quotient familial, ce qui allège l’impôt sur le revenu. Cette majoration vise à tenir compte des charges spécifiques supportées par un parent qui assume seul l’entretien et l’éducation de son ou plusieurs enfants.

Un accès facilité à certaines prestations sociales

Être parent isolé ouvre l’accès ou majorent les montants d’aides sociales, comme l’Allocation de soutien familial (ASF) lorsque l’autre parent n’assume pas son obligation d’entretien, et des majorations du RSA ou de la prime d’activité. Le statut permet également de mieux prendre en compte les contraintes des familles monoparentales dans l’attribution des prestations.

Une prise en compte spécifique dans l’attribution de certaines aides locales

De nombreuses collectivités locales et certains organismes proposent des dispositifs spécifiques pour les parents isolés : aides au logement, tarifs préférentiels dans les cantines scolaires, réductions pour les activités extrascolaires ou accompagnement social renforcé. Le statut est aussi pris en compte dans l’accès à des aides ponctuelles.

Une reconnaissance d’une situation familiale particulière

Le statut de parent isolé constitue une catégorie juridique et administrative permettant de reconnaître formellement la situation particulière des familles monoparentales. Il facilite les démarches auprès des administrations, simplifie l’accès à des dispositifs ciblés et permet aux institutions de mieux identifier les besoins spécifiques de ces familles.

Quelles parts fiscales pour un parent isolé ?

Garde exclusive de l’enfant : nombre de parts fiscales supplémentaires

Les parents isolés vivant seuls bénéficient d’une demi-part supplémentaire de quotient familial pour le calcul de l’impôt sur le revenu, soit 1,5 + 0,5 = 2 parts. Cette majoration de part s’applique pour chacun des enfants à charge. Ainsi, une personne ayant le statut de parent isolé et ayant la garde exclusive d’un ou plusieurs enfants bénéficie de :

  • 2,5 parts de quotient familial avec deux enfants à charge ;
  • 1 part de quotient supplémentaire par enfant en plus à charge.

Une personne veuve, avec un enfant à charge, bénéficie quant à elle du même nombre de parts de quotient familial qu’un couple marié ou pacsé, soit 2,5 parts.

Garde alternée : une majoration de la part de quotient familial répartie

En cas de garde alternée, la majoration de la part de quotient familial est divisée entre les deux parents. Ainsi, le parent isolé bénéficie d’un quart de part supplémentaire pour un enfant et d’une demi-part supplémentaire pour deux enfants au moins. Une personne ayant le statut de parent isolé et ayant un ou plusieurs enfants en garde alternée bénéficie donc de :

  • 1,5 part de quotient familial avec un seul enfant à charge ;
  • 2 parts de quotient familial avec deux enfants à charge ;
  • 0,5 part de quotient supplémentaire par enfant supplémentaire à charge.

À noter que, pour chaque personne à charge possédant une carte mobilité inclusion avec la mention « invalidité », le parent isolé peut bénéficier d’une demi-part supplémentaire.

Quand cocher la case « parent isolé » sur la déclaration d’impôt ?

Informer le fisc du changement de la situation familiale après la séparation

En cas de rupture de pacs ou de divorce, les partenaires ont 60 jours pour informer les impôts du changement de la situation familiale. Le parent qui a la garde exclusive des enfants obtient le statut de parent isolé. L’impôt sur les revenus de l’année du divorce, séparation ou rupture d’un PACS est calculé d’après la situation familiale au 31 décembre de cette année d’imposition.

Cocher la case T au moment de la déclaration d’impôt sur le revenu

Pour bénéficier de la majoration de parts « parent isolé », il faut cocher la case T au moment de la déclaration d’impôt sur le revenu. Cette information est demandée à l’étape deux de la déclaration en ligne. La case n’étant jamais pré-cochée automatiquement, il appartient au contribuable de vérifier sa situation familiale au 31 décembre.

Ne pas confondre avec la coche L

La case L de la déclaration d’impôts correspond à la « demi-part supplémentaire pour ancien parent isolé ». Elle est destinée aux personnes divorcées, séparées ou veuves, qui ont élevé seules au moins un enfant pendant cinq années, même si cet enfant n’est aujourd’hui plus à charge. C’est un avantage distinct, qui reconnaît une période passée de monoparentalité.

Comment justifier le statut de parent isolé ?

Un justificatif de parent isolé est un document qui prouve que le parent assume seul la responsabilité financière et éducative de son ou ses enfants. Ce type de document peut être demandé pour accéder à certains avantages ou aides financières réservées aux parents isolés.

Actes d’état civil : divorce, séparation ou décès

L’un des moyens les plus courants pour justifier le statut de parent isolé consiste à fournir un acte de divorce, un jugement de séparation, ou un acte de décès. Ces documents établissent de manière officielle que le parent ne vit plus en couple avec l’autre parent de l’enfant et qu’il assume seul les responsabilités du foyer.

Jugement fixant la résidence des enfants et l’autorité parentale

Un jugement de divorce ou de séparation, ou une ordonnance du juge aux affaires familiales, peut constituer une preuve, car il précise la résidence habituelle des enfants, les modalités de garde et les obligations financières. Dans certaines démarches, ce jugement est préféré à l’acte de divorce simple.

Livret de famille : preuve de la situation familiale

Le livret de famille reste un justificatif fréquent pour établir la monoparentalité, notamment lorsqu’il fait apparaître qu’un seul parent est titulaire des pages relatives aux enfants, ou qu’aucun conjoint ou partenaire n’y figure comme membre du foyer. Il ne suffit pas toujours à lui seul, mais il constitue une base importante pour vérifier la composition de la famille.

Déclarations sur l’honneur et justificatifs de résidence

Dans certaines situations (rupture récente, procédure en cours, absence de jugement), une déclaration sur l’honneur peut être demandée. Celle-ci affirme que le parent vit seul et prend en charge les enfants au quotidien. Elle doit souvent être accompagnée de justificatifs de domicile établissant que le parent constitue un foyer distinct.

Absence de mise en commun des ressources

Pour être reconnu parent isolé, il ne suffit pas d’être séparé : il faut également ne pas vivre en couple, même sans lien juridique. Certaines administrations peuvent demander des pièces démontrant l’absence de mise en commun des ressources : attestations de non-concubinage, documents bancaires distincts ou preuves d’adresses différentes.

Justificatifs spécifiques pour la Caf et les aides sociales

Pour les prestations familiales ou le RSA majoré, la Caf peut demander une combinaison de documents : jugement, absence de pension alimentaire, justificatifs d’hébergement, preuve que l’autre parent ne participe pas à la charge des enfants, etc. La Caf peut aussi vérifier les ressources, la résidence principale des enfants et la situation du parent.

Quelles sont les conditions pour toucher l’allocation de soutien familial ?

Les parents isolés peuvent, sous conditions, bénéficier de l’allocation de soutien familial (ASF) versée par la caisse d’allocations familiales (Caf) ou la mutualité sociale agricole (MSA).

Allocation de soutien familial : principe et conditions

Cette aide est réservée aux personnes vivant seules en France et ayant au moins un enfant à charge pour lequel l’autre parent ne participe plus à l’entretien depuis plus d’un mois ou verse une pension alimentaire dont le montant est inférieur à 199,19 euros en 2025. La demande d’ASF doit être formulée auprès de la Caf ou de la MSA.

Montant 2025 de l’ASF

Le montant dépend de la situation familiale :

  • Le montant de cette aide est de 199,19 euros par mois et par enfant.
  • Si l’autre parent verse une pension alimentaire inférieure à ce montant, l’ASF est alors égale à la différence entre 199,19 euros et le montant de la pension alimentaire perçue.
  • Pour l’accueil d’un enfant privé de l’aide de ses deux parents, le montant de l’aide s’élève à 265,50 euros.

À noter que cette allocation n’a pas à être déclarée aux impôts.

Demander l’ASF à la Caf

Pour faire une demande d’allocation de soutien familial, il faut remplir et transmettre le formulaire cerfa  12038 à la Caf avec les justificatifs demandés en fonction de sa situation (acte de naissance de l’enfant, justificatifs de résidence et de ressources, etc.). La demande peut être déposée en ligne via l’Espace Mon Compte ou envoyée par courrier à la Caf compétente.

Versement de l’ASF

En cas d’accord, le versement de l’ASF peut être rétroactif dans la limite de 12 mois, sous réserve que les conditions d’éligibilité aient été remplies pendant cette période. L’ASF peut être versée à titre provisoire en cas d’absence de pension alimentaire ou de procédure en cours, puis ajustée une fois la situation régularisée.

Quelle majoration du RSA pour une personne seule ?

Une majoration pour les parents isolés

Les parents isolés qui perçoivent le RSA et qui élèvent seuls un ou des enfants peuvent bénéficier d’une majoration de RSA. De la naissance aux trois ans de l’enfant, la majoration automatique. En revanche, pendant la grossesse et au-delà des trois ans, il convient d’en faire la demande. La majoration est accordée annuellement pour 12 mois renouvelable.

Montant de la majoration du RSA

Son montant dépend de la situation du demandeur :

  • Pour une femme enceinte, le RSA majoré est de 830,21 euros par mois.
  • Pour un parent isolé avec un enfant, il est de 1 106,94 euros par mois.
  • Pour un parent isolé avec deux enfants, il est de 1 383,68 euros par mois.
  • Pour un parent isolé avec trois enfants, il est de 1 660,43 euros par mois.
  • Pour un parent isolé avec quatre enfants, il est de 1 937,17 euros par mois.
  • Par enfant supplémentaire, il est de 276,73 euros par mois.

Parent isolé : quelles sont les autres aides ?

Parent isolé et aide à la garde d’enfant : l’aide à la garde d’enfant (AGE)

Les parents isolés qui retrouvent un emploi ou vont suivre une formation peuvent bénéficier d’une aide pour la garde de leurs enfants. Pour bénéficier de l’AGE, il convient d’élever seul un ou plusieurs enfants de moins de dix ans. L’AGE est versée par France Travail en une fois. Son montant varie selon le nombre d’enfants et le temps de travail hebdomadaire.

La prime d’activité majorée pour parent isolé

Les parents isolés actifs (salariés, indépendants, apprentis…) peuvent bénéficier d’une majoration spécifique de la prime d’activité. Celle-ci augmente le montant mensuel de la prestation afin de tenir compte des charges supplémentaires liées à l’éducation des enfants par un seul parent. Elle est attribuée sur critères de ressources.

L’intermédiation financière et le recouvrement des pensions impayées (ARIPA)

En cas de non-paiement de la pension alimentaire, le parent isolé peut recourir à l’intermédiation financière obligatoire ou solliciter l’ARIPA (Agence de recouvrement des impayés de pensions alimentaires). L’ARIPA commence par une démarche amiable ; si cette option échoue, elle met en œuvre des procédures de recouvrement forcé.

Les aides au logement (APL, ALF) valorisées pour les familles monoparentales

Les parents isolés bénéficient souvent de droits plus élevés aux aides au logement (APL ou ALF), car le calcul prend en compte la composition familiale, l’absence de second revenu dans le foyer et les charges spécifiques liées aux enfants. Pour certaines situations, la présence d’enfants mineurs à charge augmente le plafond d’aide ou le montant mensuel versé.

Le Complément mode de garde (CMG) de la PAJE

Les parents isolés peuvent percevoir le CMG pour financer la garde d’un enfant de moins de six ans (assistante maternelle, garde à domicile, micro-crèche). Le CMG est cumulable avec l’AGE (lorsqu’il s’agit d’une reprise d’emploi) et son montant peut être plus avantageux pour les foyers modestes ou à revenu unique.

Les aides locales

De nombreuses collectivités proposent des dispositifs supplémentaires pour les parents isolés :

  • Tarifs réduits pour les cantines scolaires, accueils périscolaires et centres de loisirs ;
  • Aides pour les frais de transport, la garde d’enfants ou les activités extrascolaires ;
  • Subventions pour accompagner les familles monoparentales en situation de fragilité (fonds de solidarité logement, aides exceptionnelles).

Aides ponctuelles d’urgence

Les parents isolés peuvent solliciter des aides exceptionnelles auprès de la Caf (aide financière individuelle), du CCAS (Centre communal ou intercommunal d’action sociale) ou des associations. Elles permettent de couvrir des dépenses urgentes (crise familiale, rentrée scolaire, impayés, besoin alimentaire) et sont attribuées selon la situation sociale du foyer.

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