
Un peu plus de fonds pour entretenir les monuments. C’était l’idée de Rachida Dati, ministre démissionnaire de la Culture. Selon les informations d’Ouest-France, la Sainte-Chapelle, située sur l’île de la Cité à Paris, va instaurer une tarification différenciée pour ses visiteurs. En effet, les touristes en provenance de l’extérieur de l’Union Européenne devront payer un billet plus cher que les visiteurs européens. Une mesure qui vise donc à renforcer les financements des bâtiments historiques, dans un contexte où les budgets se resserrent pour 2026. La Sainte-Chapelle sera donc le premier monument géré par le Centre des monuments nationaux à instaurer cette tarification différenciée en 2026.
Et le choix de ce monument pour inaugurer cette mesure n’est pas anodin. La Sainte-Chapelle est l’un des monuments les plus visités en France, avec 1,3 million de personnes qui s’y sont rendus l’année dernière. Elle occupe la troisième place des monuments les plus fréquentés du réseau du CMN, derrière l’Arc de Triomphe qui a vu défiler 1,75 million de visiteurs, et l’abbaye du Mont-Saint-Michel et ses 1,48 million de visiteurs. La chapelle a été édifiée sous Louis IX, avec pour mission d’abriter les reliques de la Passion du Christ, qui attirent un très grand nombre de touristes étrangers. «Environ 85 % du public vient de l’étranger, dont une large part d’extra-européens, notamment asiatiques et américains», précise Marie Lavandier, présidente du CMN, citée par Ouest-France.
Une «hausse significative» mais encadrée
Pour le moment, le détail de ce futur tarif différencié pour les touristes venant de l’extérieur de l’UE est encore flou. Selon Marie Lavandier, il s’agira d’une augmentation «significative, mais pas non plus du simple au double». Selon elle, l’objectif de cette hausse des prix des billets d'entrée est qu’elle soit aussi accompagnée d’une meilleure qualité d’accueil, avec une documentation enrichie et un accompagnement renforcé en langues étrangères.
Aujourd’hui, le tarif d’entrée de la Sainte-Chapelle est fixé à 26 euros, et est gratuit pour les moins de 26 ans. Cette expérimentation pourra éventuellement ensuite être élargie à d’autres sites, comme le Louvre, le château de Chambord, ou le château de Versailles, qui voient eux aussi défiler une majorité de touristes internationaux. Derrière cette décision, c’est la question du maintien en état d’un patrimoine coûteux qui se pose, quand les finances publiques sont tendues.


















