Depuis janvier 2025, le co-transportage a de plus en plus d’adeptes en France. Ce service de livraison à domicile entre particuliers est aujourd’hui porté principalement par deux plateformes françaises, selon RMC : Shopopop, fondée en 2015, et Tut Tut, lancée en 2021.

D’un côté, Shopopop a permis la réalisation de 15 millions de livraisons en 2025, soit 5 millions de plus qu’en 2024, et compte environ 1,5 million d’utilisateurs. Tut Tut accumule 400.000 clients. À eux deux, ces deux plateformes organisent 550.000 livraisons par mois, soit environ 70 millions d’euros de produits livrés et plus de 800 millions d’euros par an. Ces deux plateformes s’inspirent du concept de covoiturage, mais au lieu de partager une place dans une voiture, on mutualise un trajet pour transporter les achats de quelqu’un d’autre.

Une livraison en moins de deux heures

Les deux plateformes comptabilisent plusieurs milliers de commerçants partenaires. Et lorsqu’un client veut se faire livrer ses achats, il doit simplement sélectionner le mode de livraison par un particulier proposé par les plateformes. La plateforme enregistre ensuite uniquement les données nécessaires à la livraison de l’utilisateur, selon le cofondateur de Shopopop, Johan Ricaut, c’est-à-dire le nom et l’adresse du client. Et côté modèle économique, les plateformes se positionnent comme des relais entre clients, consommateurs et enseignes partenaires. Les distributeurs fixent leurs frais de livraison, et les consommateurs paient une livraison dont l’argent est directement versé aux co-transporteurs. Pas de commission donc, que ce soit pour les livreurs ou pour les clients.

Dans l’éventualité la plus rapide, les plateformes assurent que les livraisons sont réalisées en moins de deux heures. Cette nouvelle possibilité permet aussi d’arrondir leurs fins de mois pour les livreurs. De leur côté, les économies sont significatives. Shopopop affirme qu’ils peuvent réaliser des gains compris entre 5 et 9 euros par livraison. Tut Tut, de son côté, assure que les livraisons sont payées entre 5 et 25 euros, selon la taille du colis. Le gain réalisé par mois dépend ensuite du nombre de livraisons réalisées, mais aussi des frais de carburant. Problème : les rémunérations par livraison se font sous la forme de pourboire et non de salaires, il n’y a donc pas de charges sociales. Raison pour laquelle le conseil des prud’hommes d’Évry a condamné la plateforme Shopopop pour travail dissimulé. La plateforme a fait appel de cette décision.