Outre Noël, la fin d'année peut aussi être l'occasion d'un cadeau… fiscal. Et en plus, vous pouvez vous l’offrir à vous-même ! En effet, si vous êtes titulaire d'une assurance vie qui a plus de huit ans, vous bénéficiez, chaque année, d'un abattement sur vos gains de 4 600 euros (et de 9 200 euros si vous êtes en couple). Pour le dire simplement, si vous effectuez un retrait de gains (ou «plus-value») inférieur à ce montant, vous n'aurez pas d'impôts à payer dessus.

Cet abattement se renouvelant tous les ans, il peut aussi vous faire profiter d'une belle opération entre la fin et le début d'année. Pour doubler ce cadeau fiscal, vous pouvez effectuer un premier retrait (ou «rachat» dans le jargon assurantiel) par exemple fin décembre, et un second début janvier, pour profiter de l'abattement deux fois à quelques jours ou semaines d'intervalle. Si vous êtes en couple avec une déclaration de revenus commune, vous pouvez ainsi retirer jusqu'à 18 400 euros de gains (9 200 x 2) en toute franchise d'impôt, à condition de séparer les deux rachats.

Les délais pour un rachat peuvent s'allonger en fin d'année

Toutefois, pour mener à bien cette opération, il faut anticiper quelque peu les choses. En effet, les délais de traitement pour une demande de rachat partiel - c'est-à-dire d'une partie seulement de votre assurance vie - peuvent s'allonger en fin d'année, en raison de l'afflux de demandes qui s'accumulent chez les assureurs. Sans compter que, pour ces derniers, cette période est aussi celle d'opérations massives de versements sur les plans d'épargne retraite (PER). Aussi, pour que votre demande de retrait soit bien enregistrée en 2025 et profite donc de l'abattement, mieux vaut prendre les devants.

Ainsi, «il faut essayer d'éviter de faire votre demande de retrait après le 20 décembre», conseille Henri Réau, directeur du développement chez le courtier en ligne placement-direct.fr. Cependant, la façon dont vous allez effectuer votre demande va aussi avoir un impact : «avec un rachat effectué en ligne, la démarche est plus ou moins automatisée, cela peut aller plus vite. En revanche, il faudra bien anticiper pour une demande au format papier. Le courrier peut se perdre, prendre plus de temps que prévu, etc.», prévient ce professionnel du secteur.

Autre point auquel veiller pour qu'il n'y ait pas d'anicroche : que votre dossier soit bien complet. Autrement dit, que vous joigniez bien toutes les pièces nécessaires à une demande de rachat partiel. Rien de bien compliqué : il vous faudra une pièce d'identité valide et un RIB à jour. «En ligne, vous ne pourrez de toute façon effectuer votre opération que si votre profil et vos pièces sont à jour, donc pas d'inquiétude», indique Henri Réau. En revanche, veillez à bien joindre ces pièces à votre courrier si vous optez pour la voie papier.

Pas de panique si les fonds retirés ne vous parviennent qu'en 2026

Enfin, pas d’inquiétude si vous ne recevez pas votre argent avant 2026. «En principe, les fonds d'un rachat mettent moins d'une semaine à arriver sur votre compte, mais même s'ils arrivent après le 1er janvier, le rachat bien peut avoir été enregistré en 2025», rassure Henri Réau. Autrement dit, vous n'aurez pas nécessairement perdu votre abattement de 2025 même en cas de réception de votre argent l'année prochaine.

Pour rappel, si cet abattement n'est pas utilisé avant le 31 décembre, il est perdu pour l'année en cours et ne peut être reporté. Raison pour laquelle la façon la plus simple de ne pas le manquer est de programmer un rachat partiel automatique avant le 20 décembre de chaque année. Dernière subtilité : si votre contrat a une date d'anniversaire antérieure à 2017, vous aurez le choix entre le Prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) de 7,5% ou le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Dans le premier cas, vous serez remboursé de cet acompte l'année prochaine sur votre avis d'imposition. La seconde option vous évite cette avance, si vous êtes certain de rester sous l'abattement.