En croyant parler à son idole, elle a vu ses économies s’envoler. L'histoire commence mi-avril, lorsqu’une secrétaire de 45 ans, originaire de l’ouest de la France, est contactée sur Facebook par un faux profil Damiano David, le chanteur du groupe de rock italien Måneskin, raconte Le Parisien ce lundi 1er septembre. A ce moment-là, elle cherche justement une place pour l’un de ses concerts. Le profil semble crédible, et elle se laisse rapidement convaincre. «Etant de nature discrète, trop gentille, je me fais facilement avoir », admet-elle aujourd’hui.
Fan de longue date et autrice en devenir, la quadragénaire raconte avoir été charmée par leurs échanges sur Telegram : «Il semblait curieux, attentif, il m’écrivait des belles phrases. J’étais subjuguée, charmée.» L’imposteur se montre de plus en plus flatteur : «Je veux que tu me considères comme un ami», lui écrit-il, ou encore : «Sans mes fans, je ne serais pas là où j’en suis aujourd’hui.» L’arnaque s’accélère avec l’arrivée de «Kristen», une prétendue assistante personnelle du chanteur, qui la contacte via WhatsApp. Elle lui propose un abonnement VIP à vie, promettant des produits exclusifs, des accès anticipés aux billets et des surprises.
Entre virements, paiements PayPal et cryptomonnaies
D'abord méfiante, la victime finit par payer 1 000 euros. Puis 1 000 autres pour des frais d’envoi. Séduite par ces promesses, elle accepte ensuite de verser 3 000 euros pour une rencontre privée dans un château, et paie à nouveau divers frais annexes. Malgré quelques doutes, la secrétaire poursuit les paiements : «Je leur ai plusieurs fois dit que je n’en pouvais plus. J’essayais de les appeler, mais ils ne répondaient que par message», explique-t-elle au Parisien.
Les escrocs vont jusqu’à lui faire signer un faux contrat de remboursement. On lui annonce qu’elle va récupérer son argent via un compte bancaire spécifique. Il faut encore régler 2 100 dollars pour transférer les fonds. Ce sera son dernier versement. Avec l’aide de sa sœur, elle comprend enfin la supercherie. Au total, elle a perdu environ 15 000 euros, entre virements, paiements PayPal et cryptomonnaies. «Quand je me suis aperçue des dégâts dans mon peu d’épargne, j’ai cru mourir. Cette culpabilité va me suivre jusqu’à la fin de mes jours. On a abusé de ma faiblesse, de ma confiance», confie-t-elle avec émotion.
